Et si la 5G dévoilait son vrai visage. Lancé il y a moins de quatre ans en France, le dernier né des standards des réseaux mobiles n’a pas eu l’effet waouh escompté. N’entrainant pas de réelles différences de performances avec la 4G, la 5G a déçu plus d’un utilisateur. La cinquième génération de technologies de téléphonie mobile aura toutefois un deuxième chance avec l’arrivée de la seconde phase de son développement.
La 5G standalone ou 5G SA est appelée ainsi car elle fonctionne « toute seule » sans utiliser les infrastructures existantes de la 4G. S’appuyant sur un cœur de réseau 100 % 5G, elle peut enfin tenir les promesses évoqués lors du lancement commercial, soit un débit théorique multiplié par dix et un temps de latence de l’ordre de la milliseconde.
La 5G SA offre aussi une meilleure efficacité spectrale et un surcroît de capacité pour connecter un grand nombre de terminaux simultanément. Elle permet, par ailleurs, de séparer des fonctions du réseau. Avec le principe du « network slicing », un opérateur peut créer des réseaux virtuels avec des niveaux de service adaptés à chaque cas d’usage. Un élément clé pour les applications critiques comme les moyens de communication des services d’urgence.
Free brûle la politesse à ses rivaux
Alors que le décollage de la 5G SA était attendu en 2023, il intervient un plus tard, les quatre opérateurs se positionne sur le sujet. Comme à son habitude, Free fanfaronne déclarant être le « 1er opérateur à proposer la 5G SA à l’échelle nationale ».
La filiale d’Iliad a déployé la 5G autonome sur les fréquences 3,5 GHz de son réseau public, soit 6 950 sites mobiles sur les plus de 20 000 sites 5G en service qu’elle possède. Les abonnés de Free des zones couvertes peuvent d’ores et déjà bénéficier des apports de la 5G SA à condition d’avoir un smartphone compatible. Pour le savoir, l’opérateur liste en ligne les modèles conformes.
Free profite de la 5G SA pour lancer la VoNR (Voice over New Radio). Succédant à la VoLTE (Voice over LTE), cette nouvelle technologie améliore la qualité vocale des communications, réduit la latence et les temps d’établissement des appels et renforce l’autonomie de la batterie du téléphone.
Orange : coup d’envoi le 10 octobre
Semble-t-il pris de court par le communiqué de Free, Orange a annoncé le même jour qu’il lancerait sa solution 5G SA le 10 octobre. L’opérateur historique a rebaptisée cette offre « 5G+ Home », reprenant la terminologie utilisée avec le passage de la 4G à la 4G, sa version améliorée.
Orange qui a fourni la 5G SA à ses clients diffuseurs lors des Jeux Olympiques peut désormais capitaliser sur cette expérience pour rendre la technologie accessible à ses abonnés particuliers. « L’offre 5G+ Home rendra l’expérience internet à la maison plus fluide et plus performante que ce soit pour partager, en simultané, la connexion avec toute la famille, regarder la TV ou jouer en ligne », avance l’opérateur.
Sans attendre le 10 octobre, les clients entreprises peuvent dès à présent tester la 5G+ et ses avantages – meilleur accès au réseau, débits préservés, priorisation des flux mobiles. Taclant Free, Orange rappelle qu’il dispose du plus grand réseau 5G en 3,5 GHz de France avec 10 401 sites opérationnels.
SFR et Bouygues Telecom à l’affût
Après Free et Orange, SFR et Bouygues Telecom ne devraient pas tarder à communiquer sur le sujet. En décembre, SFR se targuait d’être « le premier opérateur à réaliser un service de slicing de 5G SA pour les entreprises et en conditions réelles ». A l ’occasion d’un match de football, la filiale d’Altice avait démontré sa capacité à déployer le futur de la 5G.
Bouygues Telecom a, de son côté, réservé pour l’heure la 5G SA au marché BtoB. Pour démocratiser l’accès à la 5G privée, Bouygues Telecom Entreprises lançait, en février, une offre de réseau dit hybride permettant de profiter des avantages d’une infrastructure privative (débit garantie, faible latence, sécurité accrue), tout en optimisant les coûts d’installation et d’exploitation. Une offre qui s’appuie sur son cœur de réseau 5G SA, développé avec l’équipementier Ericsson.