Les Français sont-ils trop exigeants lorsqu’il s’agit d’acheter une voiture électrique ?
L’étude annuelle du cabinet Deloitte sur la perception de la voiture en Europe est un baromètre particulièrement intéressant pour évaluer les tendances du marché et les attentes de ses consommateurs. Cette année, le résultat du sondage, pour le marché français, est assez paradoxal. Malgré une progression réelle dans les ventes (le nombre de voitures électriques neuves dépasse désormais celui des hybrides rechargeables), la perception qu’ont les consommateurs hexagonaux du véhicule électrique n’aurait pas beaucoup évolué. Celui-ci serait toujours trop cher et limité en termes d’autonomie.
D’après le panel interrogé en France (1 006 personnes), 43 % seraient prêts à acheter un véhicule électrifié (hybride ou 100 % électrique). Ce chiffre, à priori important, se réduit dès lors qu’on s’attarde sur les véhicules zéro émission. Seuls 8 % de ces convaincus de l’électrification iraient jusqu’à envisager l’achat d’une voiture 100 % électrique. 21 % lui préfèrent l’hybride classique et 14 % l’hybride rechargeable. À titre de comparaison, ce chiffre était de 7 % dans l’étude publiée l’an dernier. Plus que ce chiffre qui est quelque peu en contradiction avec la réalité des ventes, ce qui frappe, c’est la nature des arguments.
400 km d’autonomie, le nouveau seuil
En effet, les raisons de se détourner d’un achat de voiture électrique sont assez similaires à l’an dernier. En tête des freins à l’achat reviennent les deux mêmes arguments : les véhiculés 100 % électriques sont trop chers et trop limités en autonomie. Mais cette année, le bilan de Deloitte va plus loin en définissant un seuil de prix critique. En effet, 56 % des sondés ne seraient pas prêts à débourser plus de 30 000 euros pour leur voiture. Cette valeur apparait comme une barrière psychologique importante, or la majorité des voitures électriques en vente aujourd’hui dépassent allègrement ce prix, y compris lorsqu’on y ajoute le bonus écologique.
Lire : quelle voiture choisir à moins de 30 000 euros, notre sélection
Les Français seraient, à juste titre, tout aussi exigeants sur l’autonomie. 42 % d’entre eux exigent une autonomie comprise entre 400 et 600 km pour accepter de passer à la caisse. Seuls 21 % des sondés accepteraient de craquer pour une voiture disposant de moins de 400 km d’autonomie.
Ce que l’étude démontre également, c’est que de nouveaux motifs d’inquiétude apparaissent. L’accessibilité aux bornes de recharge publique ou encore la vitesse de recharge des véhicules sont des réponses qui reviennent beaucoup plus fréquemment que lors des précédentes années. L’inquiétude face au réseau de recharge touche cette année 40 % des sondés contre 12 % il y a un an.
Les attentes des Français sont-elles réalistes ?
Les Français sont-ils trop exigeants dans leurs demandes. Si l’on prend les deux principaux critères et qu’on les applique à l’offre existante, aucun véhicule actuellement disponible ne permet de combiner un tel niveau d’autonomie à ce prix. Si l’on réduit quelque peu ces exigences, deux modèles semblent se détacher du lot. D’une part la MG4 qui annonce au mieux 450 km (WLTP), pour un prix inférieur à 30 000 euros. De l’autre, la Tesla Model 3 qui propose une meilleure autonomie supérieure, mais qui demande un investissement supérieur. Dans les deux cas, pour s’approcher de cette barrière psychologique dès 30 000 euros, le bonus écologique est nécessaire.
Source :
Deloitte