La pression monte d’un cran entre TikTok et l’administration américaine. Cette fois, un ultimatum aurait été lancé au réseau social : les États-Unis exigeraient que le réseau soit vendu.
La vente ou l’interdiction : voilà désormais les options de TikTok aux États-Unis. Selon le Wall Street Journal puis le New York Times, l’administration Biden aurait lancé un ultimatum au réseau social chinois, faisant monter de quelques degrés supplémentaires une pression déjà maximale. Le message : ByteDance, la maison mère de TikTok dont le siège social est situé en Chine, doit vendre le réseau social, ou l’application sera interdite aux États-Unis. Selon deux sources du New York Times, cette demande de vente de l’application aurait été officiellement émise par le Comité sur les investissements étrangers aux États-Unis (CFIUS), le groupe de fonctionnaires fédéraux en charge des risques de sécurité nationale. Peu de détails ont fuité. On ne sait pas quand exactement cette demande a été formulée, ni sous quelle forme. Elle n’a pas été confirmée officiellement par un membre de l’administration américaine.
Mais elle explique pourquoi TikTok envisagerait très sérieusement de couper ses liens avec sa maison mère ByteDance, si aucun accord avec le CFIUS n’était trouvé – une information publiée 24 heures plus tôt dans la presse américaine. À ce sujet, un porte-parole de TikTok a expliqué, dans un communiqué publié le mercredi 15 mars, qu’une « vente forcée ne résoudrait pas le problème : un changement de propriétaire n’imposerait pas de nouvelles restrictions sur les transferts de données ou l’accès. La meilleure façon de répondre aux inquiétudes concernant la sécurité nationale est d’assurer une protection transparente, basée aux États-Unis, des données et des systèmes des utilisateurs américains, avec une surveillance, un contrôle et une vérification solides par des tiers, ce que nous sommes déjà en train de mettre en œuvre ».
À lire aussi : ByteDance, la maison-mère de TikTok, envisage de se séparer de son réseau social
Un durcissement de la position américaine
Pour rassurer les États-Unis, TikTok avait présenté une feuille de route l’été dernier (le « Project Texas ») qui prévoit de cloisonner les activités américaines de TikTok dans une nouvelle filiale, TikTok U.S. Data Security, avec des dirigeants contrôlés par le gouvernement américain et responsables devant le CFIUS. Mais ce plan de restructuration n’a visiblement pas convaincu les fonctionnaires fédéraux avec qui la plateforme négocie depuis 2019. Les Américains soupçonnent le réseau chinois, qui collecte des données de la centaine de millions d’utilisateurs américains, d’être à la solde de Pékin, notamment en raison d’une loi locale qui oblige toute entreprise chinoise à collaborer avec le Renseignement chinois.
Cet ultimatum montre dans tous les cas un durcissement de la position américaine, même si la Maison Blanche avait déjà officiellement – et pour la première fois – affiché son soutien à la proposition de loi, actuellement discutée au Congrès, qui vise à bannir TikTok du sol américain. « Nous nous réjouissons de continuer à travailler avec les démocrates et les républicains sur ce projet de loi, et nous demandons instamment au Congrès d’agir rapidement pour l’envoyer sur le bureau du président », avait expliqué le conseiller à la Sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, le 7 mars dernier. Prochaine étape : l’audition du directeur général de TikTok, Shou Zi Chew, devant la commission de l’énergie et du commerce de la Chambre des représentants la semaine prochaine. Les liens de TikTok avec la Chine et la santé mentale des jeunes utilisateurs devraient être tout en haut de la pile de sujets que les députés américains devraient aborder.
Source :
The Wall Street Journal