« C’est probablement la semaine la plus riche en annonces que l’intelligence artificielle a connue », s’émerveille sur Twitter Lior Sinclair, fondateur d’une lettre d’information pour les ingénieurs de ce secteur entré en ébullition depuis l’arrivée, fin novembre 2022, du robot conversationnel ChatGPT. La seule journée du mardi 14 mars a vu trois publications importantes : le lancement par la start-up AnthropicAI, soutenue par Google, d’un rival de ChatGPT, baptisé Claude, puis, à la surprise générale, la présentation de GPT-4, la nouvelle version du logiciel utilisé par ChatGPT, et enfin le déploiement, par Google, de son propre agent conversationnel dans toute sa suite logicielle de bureautique, de Gmail à Workspace. Le géant de la recherche en ligne semble avoir voulu couper l’herbe sous le pied de Microsoft, qui avait prévu ce jeudi une démonstration similaire de l’intégration dans Word, PowerPoint, Outlook ou Teams des robots générateurs de texte d’OpenAI, le créateur de ChatGPT…
Avec ces innovations qui seront accessibles d’ici quelques mois, Google comme Microsoft promettent de rendre utiles dans le monde du travail les agents conversationnels tels que ChatGPT, capables de générer des textes bluffants en réponse à des questions ou à des commandes écrites. « Rédige un brouillon d’e-mail pour dire que je suis d’accord avec la proposition », « crée une présentation imagée de 10 pages à partir de ce document », « Dis-moi quels sont les produits les plus rentables ce trimestre dans ce tableau de chiffres » sont des exemples de requêtes donnés par Google.
Microsoft propose aussi dans sa célèbre suite Office 365, un assistant baptisé Copilot : celui-ci peut transformer un document Word en présentation PowerPoint, résumer une réunion à partir de son script généré automatiquement avec son enregistrement audio dans Teams, etc. Il sera aussi accessible grâce à un accès séparé des logiciels, baptisé Business Chat.
Une course qui s’accélère
Cette course ne devrait faire que s’accélérer : GPT-4 promet déjà des performances de rédaction améliorées et la possibilité – bientôt – d’insérer des images dans les requêtes : le logiciel pourrait ainsi décrire, commenter, ou comparer des documents visuels ou des photos prises avec un smartphone…
Aucun acteur majeur n’entend se laisser dépasser : le géant de la recherche Baidu a, ce même jeudi, présenté son robot conversationnel Ernie, mais l’absence de démonstration en direct et de date de lancement a fait chuter son cours de Bourse… Meta, la maison mère de Facebook et Instagram, a, elle, lancé fin février LLaMa, un modèle de traitement du langage équivalent à la série des GPT d’OpenAI, mais en réservant pour l’heure son accès au monde de la recherche.
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