Retrouver sa voiture à la fourrière, alors que l’on a payé son stationnement, c’est possible ! Une Parisienne, Mme X, vient de le constater, à ses dépens. N’ayant pas de parking privé, elle gare habituellement son véhicule dans la rue. Ce qui revient très cher, le stationnement dans la capitale étant payant du lundi au samedi, de 9 heures à 20 heures, et, de plus, limité à six heures consécutives au même emplacement (compter alors 75 euros dans les onze premiers arrondissements).
Pour réduire ses frais, Mme X a pris, auprès de sa mairie du 3e arrondissement, une carte de stationnement résidentiel. Moyennant un abonnement de 45 euros par an, elle ne paie que 1,50 euro par jour, sur certaines voies, dites « mixtes », situées à proximité de chez elle. Elle a, en outre, le droit de stationner sur un même emplacement, jusqu’à sept jours consécutifs, pour un prix de neuf euros.
Le jeudi 28 avril, alors qu’elle doit partir en déplacement professionnel pour une semaine, elle règle d’avance sept jours de stationnement, au moyen d’une application de paiement à distance. Le 3 mai, lorsqu’elle revient, elle constate que sa rue est en chantier et que sa voiture a disparu.
314 euros à payer
Sur le site Teleservices.paris.fr/fourrieres, elle découvre qu’elle a été envoyée à la fourrière du 3e arrondissement. Pour la récupérer, elle doit payer 179 euros. L’employée l’informe qu’elle va, en outre, recevoir un procès-verbal (PV) d’infraction pour « stationnement très gênant », de 135 euros.
Cette lectrice nous demande auprès de qui elle peut contester cette « double sanction », qu’elle n’estime pas méritée, puisqu’elle avait bel et bien réglé son stationnement. Le service de presse de la Ville de Paris répond qu’elle va recevoir de l’Agence nationale de traitement automatisé des infractions le PV, sur lequel seront précisées ses voies de recours. Il ajoute que « si elle obtient gain de cause ses frais de fourrière et d’enlèvement seront annulés ».
Le service de presse explique toutefois que Mme X a peu de chances d’être entendue, car « les travaux de la ville sont signalés par un arrêté municipal, huit jours avant qu’ils ne débutent ». C’était « à elle d’y faire attention et de ne pas se garer là, puisque sa carte de résident lui donne accès à une zone entière, et pas seulement à une rue ».
De quelle manière les arrêtés municipaux sont-ils signalés ? « Par des panneaux d’interdiction de stationner. » Mais, à l’heure du numérique, pourquoi la Ville de Paris ne signale-t-elle pas ses chantiers aux opérateurs qui gèrent les applications de paiement à distance (PayByPhone, Park Now ou Flowbird), afin que ceux-ci bloquent le stationnement là où il deviendra gênant ? Nous n’avons pas obtenu de réponse.
Souhaitons donc à Mme X que sa bonne foi soit reconnue par l’officier du ministère public auquel elle enverra sa réclamation.
En attendant, on ne peut que conseiller aux automobilistes qui s’absentent quelques jours de la capitale de vérifier s’il n’y aura pas de travaux dans leur rue, à l’adresse suivante : https://www.paris.fr/pages/chantiers-de-voirie-3207.