Sur les traces de « Dordogne », jeu vidéo français bucolique et nostalgique

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« Ici, c’est la place du marché avec vue sur l’église. Mimi y achète de la rhubarbe et des graines de tomates. Dans ce coin, j’ai ajouté une ruelle où elle va chez le quincaillier. » Nous sommes dans les rues de Sarlat, en Dordogne. En cette chaude matinée de juin, Cédric Babouche nous fait découvrir la ville à laquelle il a donné vie dans son premier jeu vidéo, Dordogne. Annoncée en avril 2020, l’œuvre arrive le 13 juin sur PC, Switch, PlayStation et Xbox, au terme d’un engouement médiatique rare pour un jeu produit par Un je ne sais quoi, un petit studio bordelais créé pour l’occasion. Le joueur y contrôle Mimi, une trentenaire qui retrouve la maison de sa grand-mère morte récemment, dans laquelle elle passait ses vacances durant son enfance, qu’elle a depuis oubliée. La narration alterne entre le « présent », avec une Mimi adulte en 2002, et son enfance, vingt ans plus tôt.

Un passé qui rappelle celui de Cédric Babouche, artiste touche-à-tout de 47 ans qui a travaillé dans la BD et le cinéma d’animation. Nous le récupérons à la gare puis laissons la voiture pour flâner dans les rues où il raconte son lien avec ce territoire : « Mon arrière-grand-mère habitait dans le Lot, tout près de Sarlat, et j’y étais toutes mes vacances. J’ai passé longtemps sans y retourner. Mais lorsque j’ai quitté Paris pour Bordeaux, il y a environ six ans, la première chose que j’ai faite fut de me rendre en Dordogne. »

Après des mésaventures professionnelles éprouvantes, il redécouvre ici le plaisir de dessiner. Il se rend à Sarlat, à la Roque-Gageac, ou encore à Domme, où il peint des aquarelles de rues intemporelles, de paysages vallonnés ou de la Dordogne (le fleuve, cette fois) qui serpente entre les arbres.

Puis lui vient l’idée d’un nouveau défi professionnel : réaliser un jeu vidéo. Il a déjà quelques idées pour son studio naissant, notamment une histoire de voyageur du temps qui évolue dans un décor peint en aquarelles. Mais le concept est trop cher, trop étrange : personne ne veut financer à ce point un studio qui n’a encore rien sorti. Il se tourne alors vers une histoire plus proche de lui, celle d’une femme qui deviendra Mimi. Comme une évidence, le nom du jeu est celui du département. « C’était un nom de code au départ, mais finalement, nous l’avons gardé ! Tout le monde connaît la Dordogne, même à l’étranger. Grâce à lui, tout le monde se souvient de ce jeu bizarre, qui évoque le terroir aux Français, et qui est si difficile à prononcer pour les Américains et les Japonais ! »

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