« Pour mettre en place une politique de lutte contre le harcèlement efficace, nous devons pouvoir compter sur une mobilisation de toute la société »

« Pour mettre en place une politique de lutte contre le harcèlement efficace, nous devons pouvoir compter sur une mobilisation de toute la société »


« Stop au harcèlement scolaire ! » Ce cri d’urgence, dont les notes sombres résonnent dans les cortèges en hommage aux victimes, fait écho à de trop nombreux drames humains qui auraient pu être évités. Cela commence dans la cour de récréation, dans les couloirs du collège, aux portes d’une salle de classe, à la cantine, sur le chemin du sport, à l’angle d’une rue, ou partout sur Instagram, Snapchat et TikTok.

Chaque jour, des milliers de jeunes sont victimes de harcèlement : 77 % ont subi des violences au sein de l’école (sondage OpinionWay publié par la fondation Apprentis d’Auteuil, 2022) et 60 % ont déjà été harcelés sur Internet (Institut Audirep pour l’association e-Enfance, 2022) .

Ce phénomène massif et les événements terribles qu’il engendre ne doivent pas devenir une norme, mais nous obliger à ouvrir les yeux et nous pousser à agir plus vite, plus juste, plus fort.

Un phénomène de groupe

La complexité du problème tient à la fois dans la nature et dans l’évolution des faits de harcèlement. S’y confronter c’est d’abord faire face au silence, au déni, à l’omerta de la part des agresseurs, mais aussi des victimes. Aucune raison particulière n’en est à l’origine, tout le monde peut en être la cible. Il s’agit souvent d’un phénomène de groupe, ce qui rend difficile son identification, tandis que les violences subies sont de nature très différentes, parfois même invisibles.

Le harcèlement laisse des traces. Il s’épanouit dans les zones d’ombre, souvent loin de la vigilance des adultes, et ne s’arrête pas aux grilles de l’école. Les réseaux sociaux, comme outil de construction sociale chez les plus jeunes, ne font qu’accentuer la difficulté d’identifier et d’endiguer les faits de harcèlement tout autant que ce qu’ils participent de les rendre plus prégnants, plus violents. Alors à quel échelon doit-on les combattre ? La réponse est tous !

Dans le contexte plus général d’une forte prégnance de la violence ressentie et vécue par nos concitoyens, la hausse du nombre de cas de harcèlement, la gravité des faits rapportés et les tragédies qui en résultent, interrogent notre manière de faire société. Lorsqu’elle pénètre les murs de nos écoles, fragilise encore le moteur de la méritocratie républicaine et sape l’avenir de nos enfants, cette violence nous est d’autant plus intolérable.

Ce sentiment doit nous amener à une prise de conscience collective au service d’une politique ambitieuse et coordonnée de lutte contre le harcèlement et les violences : attendue par les Français, c’est une bataille impérieuse pour nos enfants et notre avenir.

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