En attendant la bascule de 2035 vers les véhicules électriques afin de réduire la pollution générée par le trafic, le gouvernement mise sur d’autres pratiques pour résoudre les problématiques associées à la circulation des voitures.
L’une des ses attentes porte sur le développement du covoiturage. Son essor pourrait permettre de réduire les embouteillages quotidiens aux abords des grandes villes et réduire la pollution en diminuant le nombre de véhicules en circulation.
Un plan covoiturage avec des incitations financières a été lancé fin 2022 pour tenter de passer de 900 000 trajets quotidiens par ce moyen à 3 millions, ce qui permettrait de réduire les émissions de gaz à effet de serre de plusieurs millions de tonnes annuellement.
Parallèlement, des files spéciales pour le covoiturage sont en test dans plusieurs grandes agglomérations. Marquées d’un losange, elles ne peuvent être utilisées en principe que par des véhicules ayant plus d’un passager à bord et par les véhicules électriques.
L’autosolisme reste très majoritaire
Ces efforts autour du covoiturage sont pourtant marqués de peu d’effet. Face à l’incivisme ou la méconnaissance des files de covoiturage, il est déjà question d’installer des radars détectant le nombre de passagers à bord des véhicules.
Une récente étude de Vinci souligne également que l’autosolisme (le fait d’être seul à bord de son véhicule) est toujours très présent. Sur dix grandes villes, il dépasse les 80%, avec un pic à 87% de voitures n’ayant qu’une personne à bord à 8 heures du matin.
Les résultats sont obtenus à partir de l’observation de 500 000 véhicules analysés par des caméras et une intelligence artificielle pour comptabiliser le nombre de passagers à bord des véhicules aux abords des grandes villes.
Avec une moyenne de 83,3% de conducteurs seuls dans leur voiture en 2023, l’incitation au covoiturage est encore loin de se concrétiser mais l’étude note que la valeur était de 84,7% en 2022.
Covoiturage, un voeu pieux ?
Pour atteindre les objectifs de la Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC) pour 2030 en matière de réduction des émissions, il faudrait doubler le nombre de covoitureurs, indique Vinci, pour le faire passer de 1,26 personne par véhicule actuellement en moyenne à 1,75.
Si l’Île-de-France, Nantes, Toulon et Lyon affiche des taux d’autosolisme inférieurs à 80% aux heures de pointe, avec des taux en baisse ou stables par rapport à l’an dernier, le gros des villes étudiées fait face à des taux dépassant les 80%, voire les 90%.
L’étude intègre en outre quatre nouvelles données concernant les grands axes autour de Marseille (A55, A51, A50, A7) affichant de 93 à 97% d’autosolisme., ce qui pourrait alimenter ici aussi une expérimentation de voie dédiée au covoiturage « pour décongestionner les entrées de Marseille aux heures de pointe« .
Ces nouveaux axes ne sont pas pris en compte dans le calcul du taux national pour conserver une base de comparaison avec les années précédentes mais soulignent qu’il y a encore beaucoup à faire en matière de promotion du covoiturage.