L’écran de votre futur smartphone sera capable de se réparer tout seul. D’après des analystes, les premières dalles tactiles qui se guérissent toutes seules seront commercialisées dans un avenir proche.
L’écran tactile fait partie des éléments les plus fragiles d’un smartphone. En dépit des précautions prises par les constructeurs, il n’est pas rare que la dalle d’un téléphone finisse avec des rayures ou des éraflures. Pour récupérer une surface sans défaut, il faut impérativement passer par un changement d’écran.
La donne s’apprête à changer, indique un rapport de CSS Insights. D’après les analystes britanniques, les premiers écrans de smartphones capables de se réparer tout seuls arriveront sur le marché dès 2028. Le rapport, intitulé Prédictions pour 2024 et au-delà, s’attend à ce que les constructeurs de smartphones commencent à produire des téléphones avec des écrans « auto-guérissants » d’ici à cinq ans. D’autres « appareils électroniques grand public » devraient également en profiter.
« Ce n’est plus dans le domaine de la science-fiction, cela peut être réalisé », déclare Ben Wood, analyste en chef chez CSS Insights, interrogé par CNBC.
Comment un écran peut-il se réparer tout seul ?
Pour concevoir ces écrans tactiles capables de se réparer, les constructeurs vont devoir appliquer un « nano-revêtement » sur le panneau. Il s’agit d’une fine couche de matériau appliquée à l’échelle nanométrique, c’est-à-dire extrêmement petite, à l’ordre de grandeur du milliardième de mètre. Cette couche va modifier les propriétés de la surface de l’écran.
Concrètement, le revêtement va réagir en cas de rayure sur sa surface. Au contact de l’air, il va générer un nouveau matériau pour venir combler l’imperfection provoquée par la griffure. In fine, la rayure sur l’écran va automatiquement disparaître.
Cette technologie permet aux écrans de « réparer les rayures et les bosses mineures par eux-mêmes ». Comme le souligne CSS Insights, il ne faut pas s’attendre à ce qu’une dalle tactile complètement morcelée, avec des morceaux manquants, puissent se remettre d’aplomb sans une intervention humaine. Le procédé vise uniquement à corriger les petites imperfections qui apparaissent au fil d’une utilisation quotidienne.
« Nous ne parlons pas d’écrans brisés qui se réparent miraculeusement. Ce ne sont que de petites égratignures cosmétiques », tempère Ben Wood.
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Des expérimentations en cours
Notez que des géants de la technologie travaillent sur cette technologie d’écran depuis des années. Dans un brevet consacré à un iPhone pliant, Apple décrivait un écran constitué de plusieurs couches, dont une conçue pour remplir automatiquement les brisures. C’est également le cas de Motorola. En 2017, le constructeur a déposé un brevet décrivant un écran recouvert d’un « polymère à mémoire de forme », capable de combler les fissures sur la surface.
Pour l’heure, ces innovations sont restées cloisonnées aux frontières des brevets ou d’un « proof of concept » (preuve de concept en français). Mais, aux dires de CSS Insights, « il y a de nouvelles technologies sur lesquelles les gens travaillent en ce moment ». Avant de lancer des téléphones avec des écrans qui se réparent d’eux-mêmes, les fabricants vont devoir soigner leur communication, estime Ben Wood.
Les marques vont devoir s’assurer que les utilisateurs ont bien pris conscience des limites et des objectifs d’un écran muni d’un revêtement « autoguérisseur ». Il ne faut pas que les acheteurs s’attendent à un écran totalement indestructible et le mettent à l’épreuve à coups de marteau.
On se souviendra du G Flex de LG. Annoncé en 2014, le téléphone était équipé d’un dos incurvé capable de se réparer tout seul en cas d’impact. LG expliquait avoir utilisé un film protecteur sur l’arrière de l’appareil afin que « de légères rayures puissent être éliminées en quelques minutes ». Ce procédé était cantonné à la face arrière.
Source :
CSS Insights