Un nouveau dispositif d’alerte et d’information des populations sera mis en place à la fin du mois. Il repose sur la technologie dite de diffusion cellulaire.
La France déploie enfin un système d’alerte moderne pour informer ses citoyens dans une zone confrontée à un danger ! Annoncé par le ministre de l’Intérieur Gérard Darmanin fin 2021, FR-Alert sera mis en service d’ici au 21 juin. Il sera réservé aux services de l’État, comme les ministères ou les préfectures. Et activé en cas de catastrophes naturelles de type inondations ou tempêtes, d’événements graves de sécurité publique tels que des attentats ou encore de problèmes sanitaires et de risques biologiques et chimiques.
Ce nouveau dispositif va reposer sur une technologie encore jamais utilisée par les pouvoirs publics en France. Il s’agit de la diffusion cellulaire, cell broadcast ou CB en anglais, déjà largement adoptée aux États-Unis ou au Japon.
Rassurez-vous, l’État n’a pas collecté les numéros de tous les citoyens dans un vaste fichier et ne suivra pas vos déplacements à la loupe. En fait, ce sont les opérateurs qui seront chargés de diffuser les notifications dans le respect de l’anonymat des données.
Un envoi massif rapide
Le cell broadcast consiste en effet à envoyer un message texte à tous les téléphones via une ou plusieurs antennes cibles. Il y a plusieurs avantages à cette technologie. Cela permet de cibler les utilisateurs de façon géolocalisée lorsqu’ils se trouvent à proximité d’un danger, afin qu’ils se mettent en sécurité. L’alerte peut être envoyée à beaucoup de personnes en seulement quelques secondes grâce à un canal dédié qui évite les phénomènes de congestion de réseau. Enfin, les systèmes d’exploitation Android et iOS prennent en compte ces notifications de manière particulière : ils émettent un son strident et les affichent en plein écran à leur réception, même quand ce dernier est verrouillé. Ce qui réduit la probabilité de passer à côté.
Pour y parvenir, il a fallu que les opérateurs mettent leurs réseaux à jour, mais aussi déployer une interface de communication unique entre eux et les services susceptibles de les solliciter. Les appareils iOS des utilisateurs devront être mis à jour pour en bénéficier, mais pas les Android qui sont compatibles par défaut. En revanche, pas besoin de télécharger quoi que ce soit, comme ce fut le cas pour l’application SAIP lancée en 2016 à la suite des attentats de 2015. Elle avait été très peu utilisée pour cette raison.
Des SMS géolocalisés en complément
Cette technologie peut fonctionner avec d’anciennes générations de téléphonie, mais le ministère de l’Intérieur a précisé qu’elle ne serait utilisée qu’à destination des téléphones connectés en 4G pour des raisons de coût. La 5G sera concernée à moyen terme. Il va donc falloir compléter le dispositif avec une autre technologie plus ancienne pour adresser les téléphones connectés uniquement en 2G ou 3G.
Il s’agit des SMS géolocalisés (LB-SMS, Location-Based-SMS). Vous vous souvenez probablement du SMS “Alerte Covid 19” reçu par tous les Français lors du premier confinement au printemps 2020. Il avait fait beaucoup gloser parce que certains citoyens l’avaient réceptionné tardivement. C’est cette méthode qui avait alors été employée et qui a pour défaut d’échelonner les envois lorsqu’ils sont trop massifs.
Une circulaire européenne de 2018 oblige les États membres à mettre en place un système d’alerte via la téléphonie mobile d’ici au 21 juin. La France a ainsi attendu le dernier moment pour s’y conformer. Si la diffusion cellulaire sera bien lancée à temps, les SMS géolocalisés seront, eux, déployés au cours du second semestre. Des notifications ont déjà été envoyées dans certaines régions depuis le début de l’année dans le cadre d’exercices de Sécurité civile.
Source : directive européenne, ministère de l’Intérieur