GM sort les rames pour justifier l’absence de CarPlay et d’Android Auto sur le système d’infodivertissement de ses voitures électriques. Cette fois, le constructeur automobile lance l’argument de la sécurité, sans trop convaincre.
General Motors a toutes les peines du monde à convaincre du bien-fondé de sa décision annoncée il y a quelques mois de ne pas intégrer CarPlay et Android Auto dans ses voitures électriques. Ces systèmes d’affichage déporté d’applications mobiles sont en effet très populaires auprès des conducteurs qui goûtent peu, en général, les interfaces natives des constructeurs.
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GM avance aujourd’hui l’argument inattendu de la sécurité. Tim Babbitt, le patron de l’infodivertissement au sein de l’entreprise, a expliqué à Motor Trend que les systèmes de Google et d’Apple ont tendance à « distraire » le conducteur. Selon lui, aussi bien CarPlay qu’Android Auto souffriraient de problèmes de stabilité qui se manifestent par de mauvaises connexions, un rendu médiocre, des temps de réponse trop lents, ou encore des déconnexions.
Quand ces soucis interviennent, les automobilistes ont tendance à reprendre leur smartphone en main : ils détournent alors le regard de la route, ce qui va à l’encontre des bonnes pratiques en matière de sécurité routière. Le représentant de GM admet néanmoins que le constructeur n’a rien pour étayer cette thèse, ne l’ayant pas expérimentée en labo ou dans la vie réelle.
Ces reproches ne sortent cependant pas de nulle part. Tim Babbitt s’est référé à un rapport JD Power montrant que ces problèmes étaient courants chez les automobilistes… qui blâment en général les constructeurs automobiles plutôt que les fabricants des smartphones. GM préfère intégrer les applications les plus utilisées dans son propre système Ultifi, à l’instar de Google Maps, Google Assistant, Spotify ou encore Audible.
L’entreprise a fait appel à Android Automotive (à ne pas confondre avec Android Auto), le système d’exploitation de Google pour les voitures qui donne une grande flexibilité aux constructeurs. Ne plus dépendre des smartphones permet surtout à GM d’exploiter les données collectées auprès des conducteurs sans avoir à les partager avec des tiers. Et il y aussi les recettes issues des différents abonnements et des achats réalisés dans les voitures (pour payer le plein à la borne de recharge, par exemple).
Le groupe automobile a estimé que la seule activité d’abonnements pourrait représenter jusqu’à 25 milliards de dollars d’ici 2030… GM est d’ailleurs un des pionniers américains dans ce domaine, l’entreprise étant à l’origine du service d’assistance à la conduite OnStar. Reste à voir si l’argument de la sécurité résonnera auprès des conducteurs habitués à CarPlay et à Android Auto : ça n’a rien de gagné.
Par : Opera
Source :
MotorTrend