Pour répondre aux défis du changement climatique, l’Union européenne a voulu une réponse forte et cohérente, et plutôt difficile à atteindre. Le but est d’arriver à la neutralité carbone d’ici 2050 et la première brique est le programme Fit for 55 qui vise à réduire de 55% les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030.
Ce premier palier est déjà un casse-tête de coordination et d’harmonisation et il fallait poser un nouveau jalon pour 2040 afin d’espérer atteindre ou au moins s’approcher de l’objectif final.
L’Europe définit ses seuils de réduction d’émissions de GES
La Commission européenne vient de décider qu’il faudra réduire de 90% les émissions de gaz à effet de serre par rapport à ceux des années 1990 à cette échéance, ce qui implique un rythme de baisse tout aussi soutenu durant la prochaine décennie que durant celle en cours.
Il faudra encore valider la disposition par un vote des 27 Etats membres dans quelques mois pour qu’elle devienne le prochain objectif à atteindre. L’un des défis sera de parvenir à obtenir des baisses d’émissions de gaz à effet de serre de la part des grands secteurs industriels émetteurs mais aussi des foyers, jusqu’aux plus modestes afin d’assurer une « transition efficace« .
Montée de la contestation contre le Green Deal
Il faudra également faire accepter toutes ces décisions venues d’en haut et jugées technocratiques et autoritaires faisant monter une contestation au niveau national contre toutes les normes imposées par le Green Deal européen et qui finissent par freiner les secteurs d’activité déjà fragilisés par l’impact du changement climatique et la concurrence extérieure.
Des tensions sont donc à prévoir et il reste à voir si les initiatives porteuses de transition, comme le développement de l’hydrogène ou de mini-réacteurs nucléaires, permettront de compenser les usages et consommations émetteurs de gaz à effet de serre à un niveau suffisant.
Il faut enfin compter avec la question des coûts de la transition, qui se chiffrent en centaines de milliards d’euros annuellement…mais dont Bruxelles fait valoir qu’ils seront encore plus importants en dommages climatiques si rien n’est fait.