Il fut un temps pas si ancien où obtenir un écran ou un PC chez un des grands fournisseurs demandait un délai de trois à cinq semaines. La faute à la pénurie de composants, provoquée par la pagaille de la Covid 19.
Mais c’est fini. « Nous avons changé la dynamique ces derniers mois », assure Benjamin Colin, directeur commercial IT B2B & Distribution d’Asus pour le marché français. « L’année 2021 a été très compliquée, très dynamique. Nous avions des ruptures de stock, mais à présent ce n’est plus le cas. »
Côté informatique pour les professionnels, « 2020 a été une année d’équipement à la va-vite avec le premier confinement, et nous avons dû faire face à une seconde vague en 2021 », détaille-t-il. De quoi avoir une incidence à présent sur la dynamique actuelle du marché. D’un côté, les commandes ralentissent, d’un autre, les stocks ont été reconstitués. Demeurent des nuances.
« Aujourd’hui, il y a une distorsion entre l’équipement grands comptes et les PME. » Le marché redémarre plus vite pour le marché des petites et moyennes entreprises que pour les grands comptes. Bilan, « nous ne sommes pas en décroissance, mais nous ne sommes plus dans les grosses progressions de ventes de 2020 et 2021 », indique le directeur commercial d’Asus.
« Le travail hybride s’est avéré être un moteur clé »
Pour le premier trimestre au niveau mondial, les expéditions d’ordinateurs de bureau ont augmenté de 30 % en glissement annuel au premier trimestre 2022, et ce grâce au retour des employés au bureau, selon Canalys. De plus, les pros qui s’adaptent au travail hybride demandent également des ordinateurs portables plus haut de gamme, ce qui contribue à faire grimper les revenus de l’industrie pour le trimestre de 40 % en glissement annuel, explique toujours Canalys.
« Le travail hybride s’est avéré être un moteur clé pour les livraisons à destination des professionnels, car les employés comptent plus que jamais sur leurs appareils pour leur productivité », explique Brian Lynch, analyste de Canalys. « Les fonctionnalités permettant de prendre en charge les styles de travail hybrides, comme de meilleures capacités audio/vidéo et une plus grande autonomie, sont devenues de plus en plus importantes, donnant aux professionnels plus de raisons de demander des mises à niveau de leurs appareils. »
« La tendance de fond, c’est le travail hybride, c’est devenu la vie normale », confirme Benjamin Colin. « Par ailleurs, la mise en place d’un lieu de travail flexible a une incidence sur la partie mobilité. Cela a des conséquences sur des fonctionnalités spécifiques des machines. » Chez Asus, sur les modèles ExpertBook, des touches spécifiques pour gérer les vidéoconférences ont fait leur apparition depuis deux ans. Les écrans tactiles – qui passent de plus en plus au format 16/10 – et le côté convertible des machines sont les deux autres tendances de fonds qui vont évoluer les machines.
Autre tendance induite par le télétravail, l’utilisation d’accessoires de docking dans une logique de double équipement bureau / domicile.
Enfin, côté sécurisation du poste de travail, les derniers modèles voient arriver des fonctionnalités de verrouillage via NFC ou smart card (un smartphone, un badge ou une carte à puce permettent de déverrouiller l’appareil).
Et le marché pro ne risque pas de faiblir dans les mois qui viennent, même si la récession guette. La demande d’ordinateurs pour les pros devrait rester forte cette année, et elle contribuera à limiter la baisse globale des expéditions prévue, assure Canalys. C’est aussi la prévision du cabinet Gartner, qui voit quatre raisons à la poursuite globale des investissements informatiques :
- La transition numérique doit encore être finalisée. Arrêter à mi-chemin la transition engagée pendant la pandémie serait la pire option. Le système d’information (SI) qui en résulterait ne serait pas hybride, mais coûteux, rigide et inefficace.
- Il faut des outils de gestion flexibles en période de ralentissement. Et côté infra, les solutions basées sur le cloud augmentent l’élasticité et l’évolutivité des coûts informatiques.
- Un engagement plus profond avec les clients : les canaux numériques favorisent une interaction plus profonde avec les clients, susceptible de les rendre plus fidèles. Ils permettent d’étendre la valeur de la relation.
- Une visibilité pour mieux agir : les informations, générées par l’analyse et l’intelligence artificielle (IA), donnent à l’organisation une image plus claire de la demande réelle, des opérations, des coûts, de la qualité, etc. Particulièrement utile pour naviguer en période de turbulence.
Gartner reconnaît cependant que les acheteurs et les DSI seront en position inconfortable pour concilier les besoins d’investissement et la flexibilité nécessaire pour gérer ces dépenses en cas de ralentissement sévère. Mais le cabinet persiste à dire qu’être à moitié engagé dans la transition numérique est pire que de ne pas l’être du tout.
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