La montée des tensions géopolitiques internationales et la pandémie de coronavirus ont montré la dépendance et la fragilité de l’Europe face aux approvisionnements de puces électroniques venus d’Asie.
A l’heure des relocalisations, les autorités européennes ont convenu d’un plan et de financements qui doivent refaire du Vieux Continent une zone de production de composants, avec un objectif de représenter 20% de la production mondiale d’ici 2030 dans le cadre du Chips Act.
Intel va profiter de cette opportunité pour installer un site en Allemagne, à Magdebourg, mais il se murmure maintenant que STMicroelectronics et GlobalFoundries sont en discussions pour créer leur propre installation en France.
Selon Bloomberg, les deux entreprises veulent appuyer leur projet sur l’enveloppe de 42 milliards d’euros prévue. Il ne s’agit toutefois encore que de discussions sans décisions formelles et qui peuvent ne pas aboutir.
Un site complémentaire de celui d’Intel en Allemagne ?
STMicro et GlobalFoundries ne s’étant pas engagées sur la voie des noeuds de gravure les plus fins, il ne s’agira pas ici de produire les composants les plus performants mais plutôt de rechercher l’efficience énergétique sur des noeuds plus élevés.
Si la gravure fine attire la lumière médiatique, une bonne partie de l’industrie électronique utilise des composants exploitant des noeuds plus hauts, dont la production est bien maîtrisée et moins coûteux.
C’est donc plutôt sur ce terrain que s’engageraient les deux firmes, ce qui aura aussi l’avantage de ne pas avoir à se confronter directement avec Intel. Le site The Register spécule que cela pourrait aussi donner un coup de pouce aux composants photoniques de GlobalFoundries, où la lumière remplace les flux d’électrons pour transmettre les données dans les composants.