Comment sensibiliser les parents aux risques liés au numérique et à l’exposition aux écrans de leurs enfants ? La question taraude les pouvoirs publics, singulièrement depuis le lancement par Emmanuel Macron en janvier d’une commission d’experts chargée d’émettre des propositions sur le sujet, et dont les conclusions sont attendues en avril. L’école semble l’intermédiaire tout trouvé.
« Qui s’occupe des parents aujourd’hui ?, s’interroge ainsi Marie-Caroline Missir, directrice générale du réseau de formation des enseignants Canopé et membre de cette commission. Bien sûr, ce n’est pas aux enseignants de s’en charger, mais l’école peut être un lieu de rencontres, de dialogues, qui fait le lien entre les différents temps de l’enfant et permet de donner des repères aux familles. »
« Il nous faut embarquer les parents avec l’objectif de mieux encadrer les pratiques de leurs enfants », abonde Audran Le Baron, directeur du numérique pour l’éducation au ministère de l’éducation nationale. La Rue de Grenelle travaille ainsi sur un « guide des bons usages » en particulier aux années charnières de la scolarité comme l’entrée au collège.
« Logique partenariale »
L’éducation nationale réfléchit en parallèle à accompagner les familles les plus éloignées du numérique pour leur permettre de suivre au mieux la scolarité de leurs enfants. Dans le Val-d’Oise, l’un des douze territoires numériques éducatifs expérimentaux, la direction académique tente d’identifier ces familles, en croisant les données de connexion de l’espace numérique de travail déployé dans toutes les écoles du département avec les outils d’inscription périscolaire de communes partenaires. Ces institutions proposent ensuite à ces parents de suivre des ateliers ou de recourir à l’aide d’autres parents dit « ressources ». Philippe Alverny, inspecteur de l’éducation nationale dans ce département, en est convaincu : l’école « ne peut pas faire seule mais doit participer. La logique partenariale prime ».
De là à éduquer les parents ? L’idée fait bondir plus d’un acteur. « Il ne peut pas y avoir d’actions à visée contraignante ou de stigmatisation. Ce serait un mauvais procès face à des situations familiales parfois extrêmement complexes », juge Florence Prudhomme, secrétaire générale de la fédération de parents d’élèves FCPE.
Malgré tout, en lien avec les associations de parents d’élèves ou d’autres membres du tissu associatif, des « cafés des parents » autour des usages du numérique se développent dans les établissements scolaires. Cette soirée ou matinée d’échanges a pour objectif de répondre aux différentes interrogations des familles.
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