logiciels libres dans l’enseignemen …

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Enseignement scolaire : le CNLL salue une avancée, mais…

Le CNLL a salué dans un communiqué «une avancée du guide [PDF] d’accompagnement du programme de technologie», lequel recommande de “privilégier” les logiciels libres dans de nombreuses activités pédagogiques et technologiques. Le Conseil National du Logiciel Libre «se réjouit de cette avancée significative dans l’intégration des logiciels libres au sein des programmes éducatifs français. Toutefois, le CNLL regrette que cette évolution ait nécessité 12 ans et que les recommandations concernant les logiciels libres demeurent principalement confinées à l’enseignement technologique.»

«Le Guide d’accompagnement du programme de technologie, indique le CNLL, incite explicitement les enseignants à “privilégier” l’utilisation de logiciels libres pour diverses activités pédagogiques et technologiques: “usages bureautiques, réalisation de cartes mentales, exploitation de ressources multimédia (voix, données, images, réalité virtuelle), représentation du réel, conception 3D à l’aide de modeleurs numériques, logiciels de simulation et d’étude de comportement liées aux 3 domaines d’application (Matière, Énergie, Information), programmation des OST, des interfaces…” (page 19, section “Les outils logiciels, les applications numériques”).»

En 2012, déjà, le CNLL avait formulé des recommandations pour renforcer la présence du logiciel libre dans l’éducation. Il «appelle les ministères concernés – en charge de l’Éducation Nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, de la Formation Professionnelle et de l’Économie Numérique – à intensifier leurs efforts pour:

• Généraliser l’usage des logiciels libres dans l’ensemble des programmes éducatifs.
• Fournir des directives claires et détaillées pour l’intégration des logiciels libres dans tous les niveaux et domaines d’enseignement.
• Encourager une approche plus globale et cohérente, permettant à tous les élèves et étudiants de bénéficier des avantages des logiciels libres, tant au niveau pédagogique qu’administratif.»

Issu du groupement de 12 clusters régionaux, le CNLL représente plus de 300 entreprises “pure players” (spécialisées ou avec une activité significative dans le logiciel libre et l’open source): éditeurs, intégrateurs, sociétés de conseil, etc.

Nantes Métropole mise sur Vitam pour son archivage numérique

Pour son projet d’archivage numérique, la métropole de Nantes a déployé Vitam, la solution open source conçue et développée via un programme interministériel, rapporte Le Monde informatique. «Une opportunité pour l’agglomération composée de 24 communes de répondre aux enjeux de croissance de volumes des données à conserver, mais aussi de sécurité et de traçabilité et de respect des contraintes réglementaires.» Un choix fait «car c’est l’outil du marché qui correspond le mieux à nos besoins en matière de pérennisation et de mutualisation, a expliqué Véronique Guitton, directrice des archives de Nantes».

«Pour l’accompagner dans son projet, la métropole de Nantes a fait appel à Atos qui s’est occupé, dans le cadre d’un contrat d’infogérance, de l’installation, du paramétrage, de la mise en service ainsi que de la maintenance logicielle.»

Lucie Castets, « Le Festin des dieux », nouvelles entrées dans Wikipédia

Comme relevé à maintes reprises dans ce blog, les wikipédiens sont souvent remarquablement rapides à bâtir des articles autour de sujets d’actualité. Quitte parfois à des débats internes qui font le charme (quand ils ne durent pas trop…) de l’encyclopédie collaborative: dernièrement, le choix du Nouveau Front populaire de Lucie Castets, inconnue du grand public, comme Première ministre, en a offert un beau cas d’école: sitôt la décision de la coalition de gauche annoncée, un article sur la directrice des finances de la Ville de Paris a été créé, puis supprimé, recréé, bloqué en création… Bref, après des heures de discussions animées, l’article a été maintenu et existe même maintenant en 18 langues. Pour plus de détails, j’ai raconté ces péripéties dans Le Nouvel Obs.

Autre joli cas d’actualité, un tableau du XVIIe siècle, qui est devenu mondialement célèbre après la polémique lancée par quelques bigots et l’extrême droite (Trump et Musk inclus): soi-disant choqués par un passage de la cérémonie d’ouverture des JO de Paris, ils prétendent y avoir vu un blasphème se moquant de la Cène, le dernier repas de Jésus avec ses disciples pour les chrétiens. Cette scène, avec Philippe Katerine presque nu en Bacchus au premier plan, et derrière, un groupe comprenant des drag queens et autres LGBT (on a bien compris que c’est ce qui dérange ses critiques, la Cène – dans sa version par Léonard de Vinci – ayant mille fois été détournée auparavant sans que ça fasse scandale), pourrait avoir été inspirée par une peinture du Néerlandais Jan van Bijlert. « Le Festin des dieux », qui montre des dieux et déesses de la mythologie grecque, a été peint vers 1635-1640. Il coulait des jours paisibles au musée Magnin à Dijon… et la polémique de ces derniers jours lui a soudain valu d’être cité dans des médias du monde entier.

Mais si son auteur avait un article dans Wikipédia en 17 langues, ledit tableau n’en avait aucun. Lacune rapidement comblée : créé d’abord en français, le 28 juillet (donc deux jours après la cérémonie), «le Festin des dieux» a maintenant un article, également en anglais, en chinois et en portugais.

Un souvenir de 2013: de l’effet Streisand et de Wikipédia

En 2013, Rémi Mathis, alors président de l’association Wikimédia France qui soutient Wikipédia et les projets associés, était retenu par la DCRI (Direction centrale du renseignement intérieur), qui lui intimait l’ordre sous peine de mise en examen et de garde à vue dans ses murs de supprimer un article sur la station station hertzienne militaire de Pierre-sur-Haute. L’histoire fit alors couler beaucoup de pixels et d’encre (ici notamment dans ce billet et cet autre). Une animation en anglais revient sur ce brillant raté d’un service de renseignement (l’article, qui fut énormément consulté les jours suivants, existe à présent en 40 langues).

d’un entretien dans Charlie-Hebdo de la journaliste Lorraine Redaud avec Nicolas Rougier, chercheur en neurosciences computationnelles à l’Inria (Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique). Pour lui, des gens comme Elon Musk, Peter Thiel ou encore Sam Altman «ont un intérêt à dire que l’IA va nous dépasser dans l’avenir en devenant plus intelligente que nous. En réalité, cela leur sert surtout à détourner le regard des problèmes actuels de cette technologie», tels que les biais dans l’IA.

Toute l’interview est intéressante, mais dans la ligne de ce blog, je signale ce passage: «Il ne faut pas sous-estimer les impacts que ces outils auront sur le long terme. C’est le scientifique américain Roy Amara qui disait « L’effet d’une technologie, nous avons tendance à le surestimer à court terme, et à le sous-estimer à long terme. » On peut prendre l’exemple de Wikipédia : au lancement du site en 2001, le public a très vite hurlé, estimant que les étudiants se contenteraient de copier bêtement ce qu’ils liraient dessus. Aujourd’hui, on s’aperçoit que le site est rentré dans les usages et constitue une source d’informations valide sur laquelle les étudiants s’appuient sans plagier.»

Une remarque qui me rappelle les réticences (en 2013 encore) d’une partie des enseignants contre l’usage de Wikipédia par leurs élèves… tout en utilisant eux-mêmes l’encyclopédie libre !

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