Ces dernières années, le marché des bagues connectées a vécu des jours paisibles. Mais tôt où tard, ses acteurs savaient que la paix finirait par être troublée par l’arrivée d’un personnage bien connu de la scène tech, Samsung. Depuis février 2024, le géant coréen avait même officialisé l’arrivée prochaine de sa Galaxy Ring. Une telle arrivée devrait dynamiter le marché, qui pourrait être multiplié par 6 ou par 7 selon les prévisions, pour atteindre les 747 millions de dollars en 2030.
Face à des Oura Ring 3 ou des Circular Ring Slim, Samsung a deux atouts à faire valoir : le grand public connaît déjà sa marque, mais surtout, la bague s’inscrit parfaitement dans sa stratégie de développement d’un écosystème. Le revers de la médaille pour Samsung, c’est que cette notoriété l’oblige à sortir un produit impeccable dès la première génération. Est-ce bien le cas ? Nous vous disons tout cela dans ce test complet.
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Les conditions de ce test
Avant d’aller plus loin, un détail important sur les conditions de ce test : son auteur est habitué à l’utilisation de montres connectées de sport, mais a aussi testé des montres connectées moins sportives et plus orientées vers l’installation d’applications comme l’Apple Watch SE ou encore les Galaxy Watch 4 et 5. Au quotidien, il porte une Garmin Forerunner 255s, très axée sur la course à pied et la précision des mesures. La Galaxy Ring est cependant sa première bague connectée.
Ce test se veut donc à la fois un retour d’expérience après l’utilisation d’une première bague connectée, mais aussi le regard d’une personne habituée aux montres connectées de sport.
Un écran qui manque ?
Il faut bien l’avouer, la première impression avec cet appareil peut être résumée en un simple mot : pourquoi ? Pourquoi la Galaxy Ring ? Car de prime abord, l’appareil nous fait surtout l’effet d’être un capteur cardiaque attaché au doigt, ou encore un bracelet d’activité sans écran, mais placé sur le doigt plutôt que sur le poignet.
Pourquoi souligner cela ? Car concrètement, la Galaxy Ring ne sert qu’à mesurer, mais ne propose pas sa propre interface. Résultat, au quotidien, il s’agit davantage d’un appareil qu’on porte pour mesurer des choses qu’un appareil avec lequel on interagit directement. L’intégralité des informations récoltées et leurs interprétations passe par votre smartphone.
Tout passe par le smartphone, y compris le GPS
C’est le cas par exemple pour votre allure, qui est calculée à partir de votre smartphone, qui s’occupe du GPS et de l’affichage de toutes les métriques sportives. D’ailleurs, si vous voulez lancer une activité de façon précise, vous êtes obligés de passer par votre téléphone. Certes, la bague peut détecter le départ d’une activité automatiquement, mais aucun élément ne vous renseigne sur ledit départ. Un bon point si l’on veut mesurer ses activités tout au long de la journée sans trop s’embêter, mais un problème pour quiconque veut pratiquer une activité sportive en se délestant de son téléphone. Nous nous sommes retrouvés bien souvent à courir le smartphone à la main ou en le sortant d’un sac très régulièrement. Là-dessus, une montre semble tout de même plus pratique.
Ceci étant, nuançons quelque peu ce point. En discutant dans la rédaction, nous avons constaté qu’il existe divers profils de sportifs avec une appréciation diverse des métriques sportives durant l’exercice. Et justement, si au départ, nous ne voyions aucun intérêt à cette bague à la place d’une montre sportive, puisqu’une montre potentiellement moins chère permet d’effectuer davantage, un profil bien particulier, auquel vous pourriez appartenir, pourrait apprécier ladite bague.
Un objet discret et silencieux
Ce profil, c’est celui d’une personne sportive, mais qui ne souhaite pas mesurer ses performances en direct. Sportifs du dimanche ou sportifs préférant pratiquer une activité pour la beauté de l’art, quelles que soient leurs motivations, ces personnes peuvent trouver un intérêt dans la bague connectée de Samsung ou un de ses concurrents. Partir courir ou faire un tour à vélo parce que l’humeur vous en dit, puis pouvoir consulter des métriques sur sa sortie après coup si l’idée vous sied, le tout sans se sentir pressurisé par l’écran intraitable d’une montre connectée. Voilà le projet.
Et de ce point de vue, l’absence d’écran et le côté très « low tech » de la bague pourront séduire. La détection automatique d’activité, que nous avons trouvé très prompte à se lancer rapidement, sera également un bon point pour ces profils qui préfèrent se laisser porter dans une activité sportive sans trop conscientiser la chose.
Dans la continuité de cette idée, la bague a l’avantage d’être plus discrète que la montre, c’est indéniable. Nombreux sont ceux durant notre test qui ont pu penser que nous avions acquis un nouveau bijou plutôt qu’un objet connecté. À côté, le look des montres de sport, souvent assez tranché, peut pour certains profils manquer d’élégance. C’est d’ailleurs ce sur quoi se base une marque comme Withings qui tente de marier la montre de santé connectée et la toquante traditionnelle.
Tant qu’à parler style, précisons que nous avons pour notre part testé le modèle avec le coloris noir mat. Les finitions de ce dernier étaient fréquemment jugées par notre entourage comme assez banales et passe-partout. Les modèles Or et Argent que nous avons pu prendre en main misent davantage sur un look bijou.
Une question de confort
Passons maintenant à un argument fréquemment évoqué par les porteurs de bagues connectées, mais aussi par les marques qui les commercialisent. Les bagues connectées seraient plus confortables que les montres connectées, notamment pour le sommeil.
Après une semaine avec la bague au doigt, cette affirmation nous semble largement discutable. Certes, tout le monde ne supporte pas d’avoir une montre au poignet la nuit, mais pour notre cas, nous avons ressenti le besoin de retirer la bague deux soirs sur huit.
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En cause, les 7 mm de hauteur tout autour du bijou. Les bagues traditionnelles ont tendance à s’affiner sur la partie située sous le doigt. Or la présence des capteurs rend l’opération impossible ici. Résultat, une impression de gène peut s’installer de temps à autre à trop porter la Galaxy Ring. Comme toute sensation, celle-ci peut s’estomper avec le temps, mais le retour après une semaine n’est pas forcément très rassurant.
Quant à l’épaisseur de 2,7 mm, celle-ci montre aussi ses limites. Précisons que nous portions la bague sur l’annulaire. Or, dès les premiers instants passés en sa compagnie, nous avons remarqué comme un creux entre notre annulaire et notre auriculaire crée par la présence de la bague. Selon votre morphologie, vous pourriez mieux tomber, mais cela tend à démontrer un certain encombrement.
Autre exemple de comparaison qui nous paraît pertinent avec le port d’une montre, en revenant des courses, en portant un pack de lait, la bague provoquait une gène. Au point qu’il nous a fallu porter le pack avec un doigt en moins et donc rendre l’expérience un peu moins confortable. De quoi se rappeler des avantages d’une montre qui s’efface assez vite dans ces situations.
Que vaut la précision de la fréquence cardiaque ?
Tout wearable centré sur la santé connectée se doit aujourd’hui de proposer une mesure de la fréquence cardiaque. Il s’agit de la fonctionnalité de base attendue. La bague de Samsung remplit bel et bien ce cahier des charges minimum. Mais il convient de s’interroger sur la précision de ladite mesure.
Afin de proposer une comparaison pertinente, nous avons tout simplement effectué des courses à pied avec la bague et notre Garmin Forerunner 255s au poignet à titre de comparaison, une montre réputée pour sa précision en la matière. Et les résultats ne sont pas forcément très flatteurs pour la bague.
Sur une course de 10 Km d’endurance, la bague nous a indiqué 158 bpm de moyenne contre 162 sur la Garmin. Un écart mine de rien assez important. Mais le pire se situe du côté de la FC maximum, mesurée à 176 bpm contre 193 bpm côté Garmin ! Un comportement que nous avons retrouvé sur d’autres séances, mais dans une proportion moindre. Sur une séance avec 30 minutes d’échauffement à allure lente suivies de fractionnés, nous avons mesuré 193 bpm au maximum sur la montre Garmin contre 188 bpm maximum côté Samsung Galaxy Ring.
Pour être tout à fait complet, il convient de préciser que la bague nous a donné l’impression de bouger quelque peu lors de nos exercices. En outre, Samsung conseille de la placer sur l’index pour la meilleure précision, or le modèle que nous avons reçu n’était approprié que pour notre annulaire.
À nos yeux, la différence de fréquence cardiaque mesurée empêche de recommander la bague connectée aux sportifs cherchant un appareil exigeant. Imaginez tout donner dans une séance pour voir votre fréquence cardiaque maximale mesurée par la bague mesurée 5 bpm plus basse que la réalité.
Les petits manques qui commencent à peser
Si nous nous arrêtions là, il serait déjà difficile de vous conseiller la Galaxy Ring. Mais il nous semble également qu’il y a quelques manquements importants à la formule de Samsung. Nous allons détailler ici.
Absence de NFC
Combien de fois, lors de ce test, avons-nous dû utiliser une carte de transport et au moment d’approcher notre main de la borne, nous sommes-nous dit, « ce serait quand même plus pratique avec ma bague ». Car oui, la bague de Samsung n’intégrant pas de puce NFC, exit donc les paiements sans fil ou encore les cartes de transport comme cela est pourtant possible sur smartphones et sur les Galaxy Watch.
Certains concurrents proposent pourtant cela comme la Ring One. À la décharge de Samsung, la plupart des bagues connectées centrées sur le suivi de la santé passent leur tour sur le NFC. Mais avec Samsung Pay, la marque avait une carte (c’est le cas de le dire) à jouer. Ajoutons que du point de vue d’un utilisateur qui découvre le monde des bagues connectées, nous aurions trouvé une intégration du NFC très pertinente.
VO2 Max, où es-tu ?
D’après ce que nous avons vu lors de notre test, la montre de Samsung ne semble pas comporter de mesure de la VO2 Max. Un manque assez important pour un appareil de santé connecté plutôt tourné vers la pratique sportive. La VO2 Max, pour rappel, permet de mesurer votre consommation maximale d’oxygène. Il s’agit d’une valeur de référence pour la pratique sportive.
Un vibreur ou un haut-parleur ?
Dernier petit manque à cette formule, peut-être des erreurs de jeunesse de cette première génération, mais il nous a semblé qu’il manquait également un moyen de communiquer avec le smartphone, qu’il s’agisse d’un vibreur ou d’un haut-parleur. Cela pourrait servir lorsqu’on perd la bague par exemple (Samsung propose un système de diodes pas forcément très efficace) mais aussi pour des notifications importantes ou pour signaler lancement d’une activité par exemple.
Deux applications mais une UX plutôt soignée
On le disait plus haut, tout passe par téléphone, non pas par une, mais deux applications ! Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?
Commençons par la moins utile des deux, Samsung Wear, installée d’office lors de la première configuration de la bague. Celle-ci permet de consulter trois mesures : le score d’énergie, le suivi du sommeil et la fréquence cardiaque. Mais ces trois mesures sont aussi disponibles dans Samsung Health, beaucoup plus complète. Le principal usage de Samsung Wear réside donc dans sa capacité à mettre à jour la bague mais aussi à la retrouver.
Passons à Samsung Health, sur laquelle vous passerez l’essentiel de votre temps. L’application traditionnelle de l’activité de Samsung intègre une interface des plus lisibles et franchement agréable à parcourir. En plus de rassembler les métriques captées par la bague, comme le nombre de pas, les calories brûlées, la fréquence cardiaque, le sommeil, le niveau de stress ou l’oxygène dans le sang durant le sommeil ainsi que le suivi du cycle menstruel (avec capteur de température) elle propose de suivre d’autres métriques en les ajoutant à la main. Il est par exemple possible d’ajouter ses repas, le nombre de verres d’eau pris dans la journée, la pression artérielle ou encore une mesure de glycémie.
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Le suivi de sommeil en particulier nous a paru intéressant, puisqu’au bout de 8 jours, il se transforme automatiquement en coach pour le sommeil. Basé sur les informations récoltées, Samsung Health va vous définir un profil de dormeur basé sur un animal, un pingouin dans notre cas. Et le coach va ensuite proposer des pistes pour améliorer son sommeil avec des exercices sur plusieurs sommeils. Par exemple, dans le cadre du pingouin, pour avoir un sommeil plus sain, il se propose de vous aider sur 3 semaines à adopter des habitudes pour se détendre avant d’aller se coucher.
Autonomie : la seule plus-value sur une Galaxy Watch
Samsung promet une autonomie de sept jours sur sa Galaxy Ring. Lors de notre test, nous sommes parvenus à tenir six jours. Plus précisément, nous avons commencé à utiliser la montre un lundi après-midi vers 15 h et le samedi vers 13 h, la montre atteignait les 1 % d’autonomie. Ajoutons que durant cette semaine de test, nous avons effectué deux activités d’une durée totale de 1 heures et 43 minutes. Durant les entrainements, la bague est sans aucun doute plus sollicitée que d’habitude.
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