malgré la chute des cours, les jeunes veulent encore croire aux cryptomonnaies

malgré la chute des cours, les jeunes veulent encore croire aux cryptomonnaies


« J’ai été déçu, mais il fallait s’y attendre. » Début juin, stupéfait par l’effondrement des cours des cryptomonnaies, Anthony (les personnes citées dont le nom n’apparaît pas ont souhaité garder l’anonymat), étudiant en électronique-informatique, s’est résolu, la mort dans l’âme, à vendre celles qu’il détenait. « J’ai perdu la moitié de mon placement en l’espace de deux jours », soit 200 euros sur les 400 euros misés initialement, se désole le jeune homme de 20 ans. Et il n’est pas le seul.

Le bitcoin, dont le cours a chuté de 69 000 dollars (environ 65 000  euros) en novembre 2021 à près de 20 000 dollars, mi-juin, poursuit sa descente aux enfers, entraînant avec lui tout le marché des cryptoactifs, dont la valeur est passée sous la barre des 1 000 milliards de dollars. Les plates-formes où s’échangent ces pseudo-devises ont, elles aussi, plongé dans la tourmente : l’américain Coinbase a annoncé, le 14 juin, qu’il supprime 18 % de ses effectifs, Celsius, qui gérait des actifs valorisés à 12 milliards de dollars, mi-mai, a suspendu les retraits et transferts, tandis que CoinFLEX a déclaré, le 24 juin, avoir suspendu tous les retraits de fonds, citant des « conditions de marché extrêmes ».

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Résultat : les particuliers qui ont placé leurs économies sur ces plates-formes s’inquiètent. Depuis la création du bitcoin, en 2008, et surtout depuis 2016, l’adoption des cryptomonnaies a crû de manière exponentielle, d’après une étude publiée, en février, par le cabinet de conseil KPMG. D’abord réservées à un cercle d’initiés, elles se sont ensuite diffusées parmi les investisseurs institutionnels, puis parmi le grand public. Aujourd’hui, près d’un français sur douze en détient, et, parmi eux, les jeunes sont surreprésentés : 46 % des détenteurs ont moins de 35 ans, alors que cette classe d’âge ne représente que 25 % de la population. « La technologie, l’engouement et l’accessibilité favorisent l’adoption par les jeunes », analyse Alexandre Stachtchenko, directeur blockchain et cryptomonnaies chez KPMG France.

Mise en garde de l’Autorité des marchés financiers

L’effondrement du marché a brisé les illusions de ceux qui croyaient aux promesses de hausse sans fin de ces cryptoactifs. Si certains se sont montrés prudents, d’autres ont perdu beaucoup, comme Anthony. Lui a découvert les cryptos en discutant avec un ami : « C’était rassurant de voir que je n’étais pas seul dans le délire. » Au moment où il commence à investir, en octobre 2021, il estime que le bitcoin est déjà trop cher – son cours dépassait alors les 40 000 dollars.

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