Les plaignants réclamaient 258 milliards de dollars (environ 233 milliards d’euros) d’indemnisation. Ils ont finalement été déboutés de leur demande par un juge fédéral de New York, qui a acté jeudi 29 août le rejet de leur plainte accusant le milliardaire Elon Musk et son entreprise Tesla d’avoir truqué le cours du dogecoin dans lequel ils avaient investi.
Dérivée en 2013 du mème « Doge », une chienne shiba inu devenue l’un des gags les plus connus d’Internet, cette cryptomonnaie parodique avait fait l’objet sur le réseau social Twitter, devenu X, de plusieurs messages de soutien rédigés par son propriétaire actuel. « Un mot : Doge », avait par exemple tweeté Elon Musk en décembre 2020, faisant aussitôt grimper le cours de la devise.
Plus tard, en avril 2023, M. Musk avait même remplacé temporairement l’oiseau bleu de Twitter par l’iconique gueule du chien « Doge » et déclaré, en mai 2024, que son autre entreprise, Tesla, allait accepter le dogecoin comme moyen de paiement.
Autant de soutiens plus ou moins subtils à cette cryptomonnaie que nombre d’investisseurs, ayant perdu beaucoup d’argent en achetant et revendant des dogecoins depuis 2019, n’ont pas digéré. Certains d’entre eux ont porté plainte dès juin 2022, estimant que le milliardaire, qui savait selon eux que la monnaie n’avait pas de valeur intrinsèque, avait une responsabilité dans ces pertes.
Les plaignants prévoient de faire appel
La justice américaine a finalement rejeté leurs arguments jeudi, considérant que les déclarations d’Elon Musk étaient « aspirationnelles » plutôt que « factuelles » et qu’« aucun investisseur raisonnable ne pouvait s’y fier ». La défense du milliardaire avait par le passé appelé à l’abandon de ces poursuites en déclarant qu’il n’y avait « rien d’illégal à tweeter un message de soutien à une monnaie virtuelle parfaitement légitime (…) ».
Les accusations de « pump and dump » (gonfler et larguer) formulées à l’encontre de M. Musk et de sa société Tesla ont elles aussi été rejetées, le juge estimant qu’il n’était « pas possible de [les] comprendre ». Etait reproché au constructeur automobile et à son patron d’avoir participé à une manipulation du marché consistant à faire monter artificiellement le cours du dogecoin dans le but de revendre des actifs achetés à bas prix avec une forte plus-value.
Jeudi, les plaignants ont fait savoir leur déception et leur intention de faire appel de la décision du juge new-yorkais. « Les déclarations et les publications de Musk étaient bien plus que de la poudre aux yeux et un groupe de millions de personnes a perdu des milliards de dollars en conséquence », a regretté l’un de leurs avocats cité par Bloomberg.