Voici un ouvrage qui pourrait utilement prendre place dans les CDI et bibliothèques privées ou publiques: les éditions du Puits Fleuri publient le «Guide pratique des logiciels libres» (192 p., 25 euros), du journaliste spécialisé Thierry Pigot. Comme l’indique son titre, c’est d’abord un ouvrage pratique, ce qui n’empêche pas qu’une première partie sur «l’univers du logiciel libre» en présente les caractéristiques et enjeux. Avec ce titre explicite: «Les logiciels libres, une exception dans un milieu où règne l’opacité». Il y est question entre autres du copyleft, de Richard Stallman, ou encore des travaux de l’administration (ou d’une partie…) pour renforcer son utilisation de logiciels libres.
Garantir les droits des utilisateurs comme des auteurs
Chaque lecteur ou lectrice de ce blog appréciera cette introduction:
« Dans certains secteurs d’activité stratégiques pour l’économie, les logiciels libres caracolent en tête des solutions déployées, laissant à la traîne celles qui, répondant à d’autres stratégies, sacrifient sur l’autel de la loi du marché, l’intérêt des utilisateurs comme celui des organisations pour lesquelles ils œuvrent.
Au-delà des avantages tangibles que sont la gratuité et l’accessibilité, les promoteurs des logiciels libres invitent à bâtir une relation responsable et apaisée avec les technologies de l’information et de la communication. A cette fin, les logiciels libres garantissent les droits des utilisateurs autant que ceux des auteurs » (suit l’exposé des quatre libertés fondamentales).
Le livre présente en particulier une vingtaine de logiciels dans divers domaines: bureautique, photographie numérique, production audiovisuelle, communication, loisirs… On retrouve les plus célèbres comme LibreOffice, Firefox, Thunderbird, VLC ou Gimp, et des logiciels pointus pour des usages spécifiques. Par exemple:
Avertissement sur le cloud computing
Outre son aspect pratique et très clair qui en fait une bonne lecture même pour des utilisateurs pas nécessairement au fait des enjeux Libre vs propriétaire, un détail est aussi à saluer: parmi les pictogrammes qui illustrent le guide, l’un (représentant une tête numérisée) est un avertissement : «Certains usages de l’informatique peuvent potentiellement porter atteinte à la confidentialité des informations ou exposer l’utilisateur à des risques. Les informations communiquées sous ce pictogramme sont des mises en garde.»
On le trouve par exemple avec cette présentation des services connectés (titrée «Éloigner l’utilisateur des réalités»:
«Google et d’autres promoteurs de services connectés déportent les applications comme ici, le traitement de texte Google Docs, vers des serveurs répartis tout autour du Globe. L’utilisateur est alors entièrement dépendant de la connexion à Internet en plus de s’exposer à une surveillance constante de son activité numérique.»
Plus largement, le guide met en garde contre l’opacité et «la mise sous tutelle progressive» des services à distance, avec cette remarque : «Le recours de plus en plus généralisé aux services de cloud computing devrait pousser à se tourner vers les logiciels libres toutes les personnes tenues de respecter des principes élémentaires de confidentialité, soucieuses de leurs libertés individuelles et préoccupées par l’avenir de la planète.»
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