Avec son modèle à emporter partout, Marshall prend des pincettes. Son design et son ergonomie éprouvés bénéficient simplement de légères modifications bienvenues pour la préparer pour le futur.
Remettre au goût du jour son appareil, sans pour autant tout révolutionner. Tel semble être le cheval de bataille de Marshall. Après une mise à jour discrète, mais très réussie, de son casque Monitor III ANC, la marque fait de même avec sa petite enceinte nomade Emberton III (180 euros).
Aucune révolution ici sur le design qui reste globalement le même. La finition monte cependant d’un cran, avec ce revêtement en vinyle souple toujours aussi agréable à manipuler. Il rappelle évidemment le revêtement « tolex » des premiers amplis pour guitare Marshall, comme on le retrouve sur les autres appareils de sa gamme audio. Le logo doré en façade ne trompe pas sur l’ADN rock’n’roll de la marque. Les clients fidèles sont ici en terrain connu.
Plus légère de 30 grammes (670 g contre 700 g) que son ainée sortie il y a deux ans maintenant, elle en conserve cependant les capacités tout-terrain avec la même certification IP67. Celle-ci lui permet d’être protégée contre les poussières et complètement étanche (durant 30 minutes jusqu’à un mètre de profondeur). Elle conserve également un volume compact similaire lui permettant d’être facilement emportée dans un sac : 160 x 68 x 76,9 mm. On peut également retirer tout l’habillage pour accéder aux vis et effectuer une potentielle réparation.
Une autonomie sérieuse
Mais l’Emberton troisième du nom propose malgré tout quelques nouveautés d’usage. On constate tout d’abord l’apparition d’un bouton marche/arrêt sur la partie supérieure, simplifiant son utilisation. Pour accentuer encore un peu plus ses aptitudes nomades, Marshall l’a également dotée sur le côté droit d’un emplacement pour dragonne. Détail mesquin, celle-ci n’est malheureusement pas fournie avec l’appareil. Pour le reste, l’apparence est presque similaire, notamment avec cet indicateur de jauge de batterie allumé en rouge si caractéristique. Ceux qui n’aiment pas en seront pour leur frais : il est impossible de le désactiver.
Question connectique, le port USB-C ne sert qu’à charger l’enceinte. Impossible d’y faire passer un signal audio filaire ou encore de s’en servir en charge inversée pour par exemple donner un coup de boost à la batterie de son smartphone. Il faut compter environ 2 heures pour une charge complète lui permettant de tenir 32 heures selon les données du constructeur. Dans les faits, nous avons plutôt constaté une autonomie de 28 heures à un tiers du volume, la promesse officielle n’étant atteignable que si on le règle à un quart de sa capacité maximale. En cas de panne sèche, 20 minutes de charge suffiront pour obtenir 6 heures d’écoute.
Bluetooth 5.3 LE Audio pour la compatibilité future
Marshall a également fait évoluer la connexion sans fil de l’appareil en le dotant d’une puce Bluetooth 5.3 compatible LE Audio. On peut ainsi bénéficier du nouveau codec LC3 et de la fonctionnalité Auracast pour la connecter facilement à d’autres enceintes. Peu de modèles sont pour l’instant compatibles, mais au moins l’Emberton III ne sera pas obsolète sur ce point dans les prochaines années. Le multipoint est toujours de mise avec la possibilité de la connecter à deux appareils source à la fois. On peut même l’utiliser comme kit mains libres grâce à l’intégration d’un microphone. Celui-ci nécessite cependant qu’on ne s’éloigne pas trop de l’enceinte au risque d’entendre la qualité de sa voix fortement diminuer. Mais à proximité, le procédé est tout à fait efficace.
Marshall n’étant pas du genre à bouleverser les choses qui fonctionnent bien, c’est toujours via le joystick cliquable qu’on commande l’appareil. Vers le haut ou le bas pour le volume sonore, la gauche ou la droite pour le changement de piste et un appui pour la lecture/pause. Simple et toujours aussi efficace. L’application ne sera en revanche pas d’une grande utilité, proposant simplement trois présélections d’égalisation (Marshall, Push et Voice) et la possibilité de gérer la batterie pour prolonger sa durée de vie.
Avec l’apparition d’Auracast directement intégrée dans la norme Bluetooth 5.3, on remarque également que la fonctionnalité « Stack » qui permettait de connecter plusieurs Emberton II entre elles a disparu. Au final, l’application Marshall servira avant tout à mettre à jour le firmware de l’enceinte, mais au moins, son utilisation n’est pas du tout nécessaire à un usage quotidien.
Puissante, mais attention
La qualité audio évolue elle aussi en douceur. L’architecture étant identique à celle de l’Emberton II : deux drivers de 2 pouces et 10 watts chacun, épaulé par deux radiateurs passifs. Cependant, on remarque clairement que les basses sont plus présentes à faible volume. Une amélioration très plaisante qui donne plus de présence au signal audio. Le spectre est bien plus équilibré qu’auparavant donnant une impression de rondeur très agréable. À volume raisonnable, les aigus sont eux aussi bien gérés, prodiguant une scène sonore très aérée pour la taille de l’appareil. Si l’Emberton III est bel et bien stéréo, impossible en revanche de réellement obtenir une spatialisation significative, mais rien de plus logique avec une enceinte de cette taille.
Malheureusement, à fort volume, ce n’est plus tout à fait la même chose. Les aigus sont victimes d’une distorsion qui gâche le plaisir, sans parler de la dynamique qui en prend également un coup. Mais comme l’appareil a de la puissance sous le coude, elle réussit quand même à sonoriser une belle pièce à l’intérieur ou continuer à se faire entendre à l’extérieur sans avoir à la pousser dans ses retranchements. En dessous de 75 % du volume total, le potentiel de l’Emberton reste parfaitement exploitable.
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