La fin de l’année est l’occasion de faire un point sur le déploiement du très haut débit en France. Coup sur coup, l’Arcep a publié les dernières données sur la couverture des réseaux mobiles et fixes. En ce qui concerne la fibre optique, le régulateur du secteur des télécoms constate, trimestre après trimestre, que le ralentissement du rythme de déploiement se poursuit.
Fin septembre, le taux couverture du territoire national en fibre optique atteint 90 %.
Au cours du troisième trimestre, 605 000 locaux supplémentaires ont été rendus raccordables, soit 27 % de moins que lors de la même période de 2023. Au total, près de 40 millions de locaux sont raccordables à la fibre.
Il reste 4,6 millions de locaux, résidences ou entreprises à rendre éligibles
Ce qui sous-entend qu’il reste 4,6 millions de locaux, résidences ou entreprises, à rendre éligibles pour atteindre l’ambition du président de la République du 100 % fibre d’ici à fin 2025. Un objectif d’autant plus difficile à réaliser que les derniers raccordements sont dits « complexes ».
Pour être « fibré » l’abonné doit généralement réaliser, à sa charge, des travaux à son domicile, comme creuser une tranchée sur son terrain, casser une dalle dans le garage ou déboucher un fourreau.
Le coût de ces raccordements complexes pourrait s’élever jusqu’à un milliard d’euros.
Réseaux des villes et réseaux des champs
Non seulement, le rythme de déploiement s’essouffle mais il n’est pas homogène sur le territoire. Paradoxe apparent, les grandes villes ne bénéficient plus de la dynamique qui a prévalu aux débuts du plan France Très Haut Débit. Au cours du troisième, 35 000 locaux seulement ont été rendus raccordables dans les zones très denses (ZTD).
Il reste donc encore 500 000 locaux à raccorder dans les métropoles.
Si Paris et Lyon affichent des taux de couverture élevés de respectivement de 98 % et 97 %, il n’est que de 85 % à Marseille et de 88 % à Montpellier. La couverture de ces ZTD diffère aussi fortement d’un département à l’autre. Elle n’est que de 82 % en Meurthe-et-Moselle, de 84 % dans les Bouches-du-Rhône et de 86 % dans le Loiret et la Seine-Maritime.
Pâtinage
A l’inverse, dans les zones dites moins denses, 140 000 locaux ont été rendus raccordables dans les territoire moins d’initiative privée et 380 000 locaux par les Réseaux d’Initiative Publique (RIP), initiés par les collectivités locales.
Dans le cas particulier des zones AMII (Appel à Manifestation d’Intention d’Investissement), Orange et SFR s’étaient engagés à rendre 100 % des locaux de 3 600 communes concernées « raccordables » ou « raccordables sur demande » à fin 2020.
Fin septembre, Orange atteint un taux de couverture d’environ 91 % et SFR environ 96 %. Sensiblement les mêmes taux qu’en mars.
Les effets bénéfiques du New Deal Mobile
En ce qui concerne cette fois le déploiement des réseaux mobiles, l’Arcep donne un satisfecit aux opérateurs. Conclu avec l’État en 2018, le New Deal Mobile engage Bouygues Telecom, Free Mobile, Orange et SFR – à déployer chacun 5 000 nouveaux sites 4G afin d’améliorer la couverture sur l’ensemble du territoire, et tout particulièrement dans les zones rurales.
Cet accord historique a produit ses effets. Fin septembre, 99,4 % des sites définis comme prioritaires en 2018 dans les zones blanches dites « centres-bourgs » sont couverts par la 4G. Ce qui signifie que presque toutes les communes rurales ou éloignées des grands centres d’activité disposent d’un réseau mobile correct.
L’arrivée de cette 4G, peut avec la 4G fixe, offrir un accès internet en attendant l’arrivée de la fibre.
415 zones non couvertes en voix/SMS et en 4G à l’échéance demandée
Fin septembre, il restait toutefois 415 zones en attente de déploiement, c’est-à-dire non couvertes en voix/SMS et en 4G à l’échéance demandée, et pour lesquelles « les opérateurs ont indiqué rencontrer des difficultés telles que des oppositions de riverains ou de municipalité, des refus ou blocages administratifs, ou encore des difficultés techniques ». L’Arcep publie dans son observatoire les dispositifs de couverture, région par région.
Par ailleurs, le New Deal mobile impose aux opérateurs de densifier leurs réseaux afin « d’améliorer la qualité de réception sur l’ensemble du territoire, et particulièrement dans les zones rurales ». Là encore, ce standard d’exigence est respecté.
Les quatre opérateurs affichent un taux de population desservie en « bonne couverture » compris entre 99,6 et 99,8 % Par « bonne couverture », on entend la possibilité de téléphoner et d’échanger des SMS à l’extérieur des bâtiments dans la plupart des cas, et, dans certains cas, à l’intérieur des bâtiments.
Enfin, Les opérateurs mobiles ont l’obligation de publier et de maintenir à jour, sur leur site web, la liste des sites mobiles en panne ou en maintenance. L’Arcep réunit ces données sur l’état des réseaux mobiles dans une même carte.