The Gilded Age : la pépite à voir

The Gilded Age : la pépite à voir



Vous avez aimé Downtown Abbey, Gossip Girl et vous adorez l’univers d’Edith Wharton ? The Gilded Age, la dernière création de Julian Fellowes est pour vous.

Mais, pourquoi parler d’une série qui se déroule à la fin du XIXe siècle, dans une chronique dédiée à l’informatique ?

Vous allez comprendre. Attention : cette chronique révèle certains éléments clefs de l’intrigue.

Les « anciens » contre les « nouveaux »

Il convient de vous dresser le synopsis de cette série. Marian Brook est une orpheline. Son âge n’est pas donné, mais, elle est une femme adulte, qui se retrouve sans père, sans toit et sans argent. Heureusement, ses tantes, Agnès van Rhijn et Ada Brook décident de la recueillir. Lors de son voyage entre la Pennsylvanie et Manhattan, Marian rencontre Peggy Scott, une Afro-Américaine qui va lui payer son voyage. Tandis que Marian et Peggy s’acheminent vers New York, une famille emménage en face d’Agnès et Ada : les Russell.

Très vite, Bertha Russell va vouloir s’intégrer dans le vieux Manhattan. Mais, elle est snobée par la « noblesse » de cette partie de la ville. Elle va donc tout mettre en œuvre pour se créer son propre cercle de fidèles et d’amis, grandement aidée par son mari, qui est fou d’elle.

On peut trouver le propos superficiel. Pour autant, il est toujours d’actualité. Il existe encore des cercles, dans lesquels, si vous n’appartenez pas à telle ou telle famille, vous n’êtes pas le bienvenu. The Gilded Age est autant une série dramatique qu’une étude sociologique, qui fonctionne très bien.

Arnaque entre amis

Que doivent faire les jeunes gens dans la bonne société ? Contracter un beau mariage. Mais, quand on parle de beaux mariages, on ne parle pas d’un mariage d’amour. On parle de la rencontre entre fortunes, familles, patrimoines et autres accessoires mondains comme des loges à l’opéra.

L’un des personnages, pour des raisons que vous comprendrez dès le premier épisode, décide qu’il est temps de faire son marché dans le bazar des filles à marier. La première ne veut pas de lui — ou plutôt sa famille n’en veut pas. Il porte son choix sur une autre jeune fille, qui lui est présentée par l’une des matrones de la bonne société new-yorkaise. Laquelle se révèle être une arnaqueuse, qui a fait sa place sans ce que personne ne vérifie rien.

Vous trouvez ça absurde et un rien dépassé ? Vous vous dites qu’au XXIe siècle, cela ne pourrait pas arriver ? Permettez-moi de vous détromper avec un autre divertissement : Inventing Anna. Il s’agit d’une fiction basée sur un fait-divers. Une jeune femme avait réussi à tromper tout le monde, simplement en intégrant les bons cercles sociaux. La nature humaine est ainsi faite que si vous rencontrez quelqu’un dans un cercle amical, vous faites confiance spontanément, ce que vous ne feriez pas dans un univers inconnu.

Métamorphose des métiers

Julian Fellowes aime les belles familles, mais ce qui a fait le succès de Downtown Abbey tient à la place accordée dans le show à la domesticité. Il reprend cet axe dans The Gilded Age et même une scène. Dans Downtown Abbey, les domestiques s’inquiètent de l’arrivée de certains appareils ménagers, qui rendra obsolètes leurs métiers. Dans The Gilded Age, c’est l’électricité qui fait dire aux domestiques que bientôt, ils perdront leur place.

En y regardant de plus près, la plupart des métiers existent toujours. Ce qui a changé, c’est le degré de technicité et le nombre de places disponibles. La plupart des emplois qui étaient présents dans les foyers ont tout simplement muté dans les hôtels, les bars et les restaurants. On a toujours besoin de chauffeurs même si plus personne ne conduit de fiacre.

Le propos en lui-même reste néanmoins d’actualité. Lorsque les outils basés sur l’intelligence artificielle sont devenus grand public, on ne pouvait pas allumer sa télévision sans entendre un éditorialiste bon teint expliquer que dans dix ans, certains métiers allaient disparaître. Si certains métiers sont amenés à réellement disparaître au fil du temps, c’est surtout que le besoin n’existe plus. Mais, dans la plupart des cas, les métiers se transforment, évoluent, demandent d’autres compétences. Dans The Gilded Age, le seul emploi qui a concrètement disparu aujourd’hui est celui de camériste.

The Gilded Age : une série très soignée

Question rituelle : faut-il voir The Gilded Age ? Oui. Les personnages sont intéressants, on rentre très vite dans l’intrigue. Celle-ci est riche, mais elle est globalement cohérente. On ne se perd pas dans des détails sans intérêt, qui ne seraient là que pour satisfaire l’ego des scénaristes. Le fil conducteur est homogène.

On a aussi beaucoup de respect pour les équipes qui se sont chargées des costumes dont le moindre détail est soigné. C’est aussi en voyant les robes qu’on est heureuse de vivre au XXIe siècle.

Quant à la photographie, elle est superbe et que dire du générique, si ce n’est qu’il est d’une finesse assez incroyable, tant le moindre aspect est travaillé.

Historiquement, on n’est pas en mesure dire s’il y a des détails anachroniques ou choquants. On a surtout pris plaisir à découvrir une série haletante. Une troisième saison est programmée et devrait arriver courant 2025. D’ici là, on vous invite à découvrir les deux premières, disponibles sur Max.

Zapping Décrypté va prendre un repos bien mérité. On vous souhaite de joyeuses fêtes de fin d’année et on se retrouve le jeudi 2 janvier 2025.



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