Telegram, désormais bon fil de la justice française

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La nouvelle politique de coopération judiciaire de l’application Telegram se poursuit. La messagerie controversée vient de publier sur son canal automatique de transparence ses données pour la France pour l’année 2024. Après avoir répondu à 210 réquisitions judiciaires françaises au troisième trimestre, l’application a fait 673 retours à la justice au trimestre suivant.

Soit 1386 utilisateurs concernés par ces réquisitions judiciaires pour les trois derniers mois de l’année. Les services d’enquête s’intéressent aux adresses IP d’enregistrement ou aux numéros de téléphones des usagers, autant de données qui permettent leur identification. Une véritable explosion. Au premier et au deuxième trimestre, l’application n’avait répondu qu’à quatre et six demandes venant de l’Hexagone!

L’explosion en chiffres des réponses de Telegram aux réquisitions judiciaires. L’application met en avant le DSA pour expliquer ces augmentations. Bizarrement la tendance est la même aux Etats-Unis, sans doute l’expression du victoire du lawfare européen.

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— Gabriel Thierry (@gabrielthierry.bsky.social) 7 janvier 2025 à 15:38

Déboires judiciaires

Au total, Telegram a ainsi répondu en 2024 à 893 demandes de réquisition judiciaire en France concernant 2072 utilisateurs. Une révolution pour les services d’enquête jusqu’ici blasés par le mutisme de Telegram. Avec beaucoup de mauvaise foi, l’application précise que cette hausse des demandes s’explique par l’utilisation des canaux de communication prévus dans le cadre du règlement sur les services numériques (DSA).

Mais pour la police et la justice française, cette coopération de Telegram s’explique davantage par les déboires judiciaires de Pavel Durov.

Accusé de laisser prospérer des criminels en ne coopérant pas avec la justice, ce dernier avait été arrêté puis mis en examen à la fin août en France. A l’époque, la communauté judiciaire avait constaté la volte-face de Telegram dès le début de la garde à vue du fondateur de l’application.

Fin du supermarché du crime?

Un retournement qui ne concerne d’ailleurs pas seulement la France. Aux Etats-Unis, un pays pas soumis au DSA, l’application a répondu à 900 demandes judiciaires relatives à 2253 utilisateurs sur l’année 2024, signale le site américain 404 Media. Des réquisitions faites essentiellement au quatrième trimestre: il n’y avait eu que 14 demandes pour les trois premiers trimestres de l’année.

A terme, la coopération de Telegram devrait faire fuir les pédocriminels, trafiquants de drogues ou cybercriminels. Ces derniers avaient fait de l’application leur supermarché du crime.

Ces trafics illégaux devraient probablement migrer vers d’autres plateformes ou revenir sur le réseau Tor, plus sécurisé mais bien moins grand public. Un mouvement toutefois loin d’être simple pour les criminels, en témoigne l’imbrication profonde de certains outils malveillants, comme les kits de hameçonnage, avec l’application.



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