L’Agence de Lutte contre la Fraude à l’Assurance (ALFA) évalue la fraude à l’assurance à 2 milliards d’euros par an. Un manque à gagner conséquent pour les assureurs. Mais des obligations s’imposent également aux entreprises du secteur pour lutter contre ces pratiques.
En matière de détection et de prévention, l’assurtech Luko a externalisé une partie de l’expertise auprès d’un éditeur spécialisé : Finovox.
La solution de l’entreprise est en production au sein de l’assureur depuis mi-2023.
Modèles d’IA et algorithmes spécialisés en fraude
Sur son site, le fournisseur précise avoir développé des technologies de détection propriétaires. Celles-ci combinent différents modèles d’intelligence artificielle, mais également des algorithmes (“issus des méthodes d’expertise en fraude documentaire”).
Pour répondre aux besoins de ses clients, Finovox a adapté ses modèles de détection à l’analyse de divers documents numériques (ID, justificatif, diplôme, fiche de paie, relevé de compte, RIB, certificat…). L’éditeur affirme pouvoir traiter les pièces “de n’importe quel pays, et dans n’importe quelle langue.”
Chez Luko, la solution à base d’IA est principalement utilisée pour vérifier les factures et les devis fournis par ses assurés. L’implémentation s’est effectuée en deux étapes. Un pilote a d’abord été réalisé sur un périmètre restreint.
Pilote sur l’investigation avant l’automatisation par API
En outre, l’entreprise a démarré avec le module Investigation du fournisseur. Ce dernier permet, via une plateforme SaaS, de procéder à de l’investigation manuelle sur les documents.
“Les équipes anti-fraude de Luko ont pu se familiariser avec la technologie novatrice et son usage au quotidien dans l’étude des fraudes”, explique le communiqué. L’assureur a pu surtout mesurer les performances de l’outil.
Le taux de détection et l’explicabilité des fraudes ayant été jugés suffisants, Luko a enclenché une nouvelle étape du projet : l’automatisation de la lutte anti-fraude. L’assureur a cette fois déployé Finovox Detection.
L’économie de fraude doublée en un an
Les documents entrants sont alors, par le biais d’une API, analysés automatiquement et en temps réel. “L’intégration a pu être mise en production pour un traitement complet du flux : de l’analyse à réception via API à la prise de décision après investigation grâce à la plateforme.”
Marie-Colombe Pineau, responsable de la fraude et de la réclamation chez Luko, annonce que l’automatisation a permis à l’assureur de doubler l’économie de fraude, soit le montant qui aurait été payé faute de détection.
Sur la base de ces performances, Luko envisage de faire une vérification rétroactive sur d’anciens dossiers. Rappelons que l’assureur, ex-pépite valorisée 250 millions d’euros en 2020, était placé en redressement judiciaire fin 2023 avant d’être repris par Allianz en 2024.