Les évolutions organisationnelles au sein de Société Générale se poursuivent. Le mouvement a été initié en 2024 avec la nomination d’un nouveau directeur général, Slawomir Krupa.
Son arrivée s’est accompagnée de départs et de prises de fonction, dont celle de Christophe Tummers en tant que Chief Data Officer Groupe.
Comme ses concurrents sur le marché bancaire, Société Générale ambitionne de diffuser l’IA dans ses processus à des fins d’amélioration de l’efficacité opérationnelle et d’innovation. C’est dans ce cadre qu’elle annonce la création d’une toute nouvelle entité : SocGen AI.
Une organisation inspirée de SG-Forge sur la crypto ?
Société Générale choisit de mettre en place une organisation dédiée à l’exploitation de l’IA dans le groupe et dans une optique de déploiement “à grande échelle”. La banque a déjà eu recours à cette approche, avec un certain succès, dans le domaine de la tokenisation au travers de la création de SG-Forge.
Pour prendre la tête de SocGen AI, la direction du groupe nomme Nicolas Meric en tant que directeur général. C’est donc un nouveau collaborateur qui fait son entrée dans l’entreprise pour assurer cette fonction.
Nicolas Meric était auparavant directeur de l’IA pour le compte d’un éditeur spécialisé dans le développement de solutions à base d’IA pour les services financiers : Linedata. Il a également dirigé pendant plus de 11 ans DreamQuark, éditeur de technologies Data pour la banque et l’assurance.
SocGen AI et direction de l’IA en « étroite collaboration »
Société Générale ne détricote pas totalement l’organisation en place autour de l’intelligence artificielle. Elle précise ainsi que le DG de SocGen AI “travaillera en étroite collaboration” avec Étienne Guibout, nommé quant à lui directeur de l’IA du groupe.
Étienne Guibout est un fin connaisseur de Société Générale et de l’IA. L’ingénieur diplômé de l’EPITA occupe des fonctions au sein de la banque depuis plus de 16 ans désormais. Avant sa nomination, il était déjà directeur adjoint de l’IA de SG.
Pour le groupe, le but de SocGen AI et de son association avec la direction de l’IA existante est simple : “accélérer l’intégration de l’IA pour automatiser et optimiser les processus bancaires, tout en mettant l’accent sur l’innovation et l’efficacité opérationnelle.”
Les banques s’adaptent pour convertir sur l’IA
“En transformant nos opérations grâce à l’IA, nous visons à créer de la valeur pour nos clients, accroître l’efficacité, réduire les coûts et améliorer l’expérience client”, précise encore le groupe bancaire. Et ce dernier n’est pas le seul du secteur à avoir fait évoluer son organisation dans cette perspective.
Du côté de BNP Paribas et de sa banque de détail ont été mis en place un centre d’excellence en IA et une IA Factory rattachée à l’IT. La factory réunit concepteurs d’IA et compétences d’intégration dans le SI, le tout au sein de la démarche agile du groupe.
Bernard Gavgani, DSI de BNP Paribas, déclarait récemment avoir mené une réorganisation de ses équipes en juin 2024 pour accélérer l’adoption de l’IA. La DSI compte notamment une équipe dédiée à l’IA au niveau de l’infrastructure.
Il s’agit ainsi de déployer GPU et puissance de calcul pour les applications d’IA. Mais la DSI alimente aussi sa propre transformation. La banque “prend déjà beaucoup de vitesse grâce à une chaîne intégrée de DevOps” et à la formation de ses collaborateurs, indiquait Bernard Gavgani.