Comment lutter contre la prolifération des logiciels espions ? Plusieurs gouvernement ont accepté de s’entendre au début du mois sur un guide de bonnes pratiques. Il vise à encadrer le développement et l’utilisation de ces outils.
Ce guide est l’aboutissement des négociations engagées sous l’égide de la France et la Grande Bretagne dans le cadre d’une initiative connue sous le nom de Processus de Pall Mall.
Limiter la prolifération
Au total, 21 pays ont accepté de signer ce code de bonnes pratiques non contraignant. Il détaille la façon dont ces états entendent réguler le développement de cette industrie des logiciels espions.
Les signataires s’engagent par exemple :
- A appliquer des mesures de contrôle des exportations des logiciels d’intrusion cyber
- A apporter un soutien aux victimes de ces outils
- A établir une position nationale sur l’usage de ces capacités
Parmi les signataires du code de bonne conduite, on retrouve la France et le Royaume Uni, à l’origine de l’initiative. Mais aussi d’autres pays comme l’Allemagne, l’Estonie ou encore le Ghana. Selon The Record, le gouvernement américain aurait fait part de son intention de s’associer au projet. Mais les pays les plus fréquemment impliqués dans le commerce de ces logiciels espions, à l’instar d’Israël, n’ont pas souhaité s’associer.
Phénomène récurrent
L’objectif de cet accord est d’éviter le détournement et la prolifération de logiciels initialement prévus pour l’utilisation des forces de police et la lutte contre le terrorisme.
Dans de nombreux cas, ces outils sont exploités par des gouvernements qui souhaitent espionner ou intimider des opposants ou des journalistes; c’est notamment le cas des logiciels commercialisés par la société israélienne NSO, dont l’utilisation du logiciel Pegasus pour espionner des figures politiques française a été révélée par la presse en 2021. Mais de nombreuses autres sociétés proposent des outils similaires.
Et ces logiciels sont fréquemment dénoncés par des associations et des militants pour avoir été utilisés à des fins malveillantes contre des opposants politiques. Le Washington Post a par exemple rapporté au début du mois de mars une utilisation de ce type d’outils afin d’espionner des membres de l’opposition italienne. Mais il s’agit cette fois d’un autre logiciel espion, baptisé Graphite et commercialisé par la société israélienne Paragon.