La police vient de mettre la main sur le cerveau à l’origine des enlèvements qui ont frappé l’écosystème crypto. L’homme, qui faisait partie de la liste des dix personnes les plus recherchées par Interpol, se cachait au Maroc.
La police française continue d’enquêter sur les nombreux kidnappings qui ont marqué au fer rouge le monde des cryptomonnaies. Après avoir interpellé une dizaine de mercenaires et déjoué une énième tentative d’enlèvement, les forces de l’ordre ont pu remonter jusqu’au commanditaire présumé des opérations.
Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, indique que le cerveau présumé des rapts a été arrêté par la police locale au nord du Maroc à la demande des autorités françaises. Le commanditaire a été identifié comme Badiss Mohammed Bajjou, un homme de 24 ans qui bénéficie de la double nationalité franco-marocaine.
À lire aussi : comment la France veut protéger les magnats du Bitcoin des criminels
Qui est le cerveau présumé des kidnappings ?
L’interpellation découle d’une notice rouge d’Interpol, un avis international demandant l’arrestation provisoire d’une personne en vue de son extradition. Le suspect, originaire du Chesnay (Yvelines), était visé par plusieurs mandats d’arrêts internationaux émis par la police française. Badiss Mohammed Bajjou était notamment recherché pour extorsion, enlèvement, séquestration, ainsi que pour agression.
La police le soupçonne d’avoir organisé l’enlèvement de David Balland, cofondateur de Ledger, les deux attaques de mai à Paris ou la tentative avortée visant le fondateur d’une société de minage de Bitcoin près de Nantes (Loire-Atlantique). Bien que son implication directe dans les affaires les plus récentes ne soit pas encore formellement établie, les enquêteurs relèvent des similitudes frappantes entre les différents dossiers, comme un mode opératoire identique, des commanditaires opérant depuis le Maroc et le recours à une main-d’œuvre jeune et interchangeable.
L’homme aurait orchestré sa première opération d’extorsion de cryptomonnaies en juillet 2023. Le Franco-Marocain est soupçonné d’avoir orchestré, depuis le Maroc, l’agression d’une femme de 56 ans à son domicile d’Élancourt, dans les Yvelines, afin de convaincre son fils de verser une rançon en cryptomonnaies. Avant de se lancer dans l’extorsion, il était impliqué dans des trafics de drogues.
À lire aussi : pourquoi c’est une très mauvaise idée d’extorquer des bitcoins
Un autre commanditaire toujours dans la nature
Selon les enquêteurs, Badiss Mohammed Bajjou n’est pas le seul commanditaire des attaques survenues dans l’industrie crypto en France. Un criminel d’une quarantaine d’années, également caché au Maroc, serait impliqué. Celui-ci échappe encore à la police.
Pour le moment, rien n’indique que Badiss Mohammed Bajjou sera extradé vers la France. Il a en effet acquis la nationalité marocaine durant son exil. Or, le Maroc n’a en effet jamais passé d’accord d’extradition avec l’Hexagone. La France table sur une coopération judiciaire avec le Maroc.
Je remercie sincèrement le Maroc pour cette arrestation qui montre l’excellente coopération judiciaire entre nos deux pays, en particulier contre la criminalité organisée. https://t.co/2nLxfKVHmU
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) June 4, 2025
Quoi qu’il en soit, Gérald Darmanin a tenu à remercier « sincèrement le Maroc pour cette arrestation qui montre l’excellente coopération judiciaire entre nos deux pays, en particulier contre la criminalité organisée ».
Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.
Source :
Le Parisien