(Helsinki) – Dans les rues de la capitale finlandaise, il est un petit accessoire que l’on croise souvent au doigt des passants. La bague connectée Oura Ring, discrète, mais reconnaissable, connaît une véritable popularité. La raison ? Certainement parce que Ōura Health, l’entreprise qui commercialise cette bague connectée, est finlandaise. Oura est né dans la ville d’Oulu, et son histoire est étonnante.
L’âge d’or de Nokia
« Oulu était l’un des plus importants centres de développement de produits pour Nokia », explique Kari Klossner, responsable du programme Smart Life pour Business Finland, un organisme chargé de promouvoir les entreprises du pays.
Si Nokia demeure une entreprise majeure dans le monde des télécoms, l’entreprise finlandaise a été un véritable géant mondial des téléphones mobiles (lire : « Nokia, une histoire finlandaise en images« ) jusqu’à sa chute et le rachat de sa division mobile par Microsoft en 2013. Au point que nombre de Finlandais parlent de cette époque comme d’un âge d’or, et vouent l’entreprise américaine aux gémonies.
Pourquoi ? Parce que Microsoft a rapidement décidé de fermer cette activité. L’explosion de l’iPhone et des écrans tactiles ont contribué à enterrer l’activité mobile de Nokia. Mais en Finlande, Microsoft reste un coupable de choix. De fait, l’arrêt de la division mobile de Nokia laisse sur la paille de nombreux Finlandais. En 2012, le dernier mobile Nokia « made in Finland » sort d’usine. 10 000 employés sont licenciés dans les mois qui suivent.
L’heure de la reconversion
A Oulu, une ville du nord de la Finlande, c’est l’heure de la reconversion. « Les ingénieurs de Nokia ont commencé à chercher d’autres choses à faire. Ils avaient des connaissances en développement d’applications mobiles et en technologie radio », se remémore Kari Klossner. « Ils ont décidé d’appliquer ces connaissances à de nouveaux domaines, dont la santé et le bien-être. »
Conséquence : tout un tas de start-up naît à Oulu, un phénomène remarquable au regard de la taille de la ville – moins de 200 000 habitants. Plus globalement, la Finlande dispute à Israël le plus grand nombre de start-up par habitant au monde.
Et oui, Ōura Health a été fondé par d’anciens ingénieurs de Nokia. Une fois un premier prototype en main, les dirigeants d’Oulu ont décidé d’attaquer directement le marché mondial, à grand renfort de marketing, en équipant de bagues connectées tout un tas de stars internationales.
« C’est une approche assez radicale », reconnaît Kari Klossner. « Nous recommandons à la plupart des entreprises de d’abord valider le concept produit et d’obtenir une expérience d’utilisation en Finlande. La deuxième étape, pour la plupart des entreprises, est d’aller sur les marchés adjacents, les pays voisins comme la Suède, la Norvège, et le Danemark. Les cultures et le comportement des consommateurs sont similaires et vous passez d’un coup d’un marché de 5,5 millions de personnes à un marché de 25 millions si vous combinez les Etats baltes. »
Un million de bagues connectées en un trimestre
Mais ça marche. En avril 2022, Oura annonçait avoir écoulé un million de bagues connectées en un trimestre. Et la société revendique une valorisation de 2,55 milliards de dollars. Ōura Health a aujourd’hui toujours son siège social à Oulu, mais dispose de bureaux à San Francisco et San Diego.
En plus de la vente de bagues connectées, Ōura propose un abonnement mensuel qui permet d’obtenir des informations et des recommandations personnalisées, une bibliothèque de sessions de méditation audio guidées, ou encore des vidéos éducatives.
« Au lieu d’aborder leur santé de manière réactive, de plus en plus de gens se concentrent sur des moyens proactifs et à long terme d’être en meilleure santé. L’un des principaux moyens d’améliorer la santé est une bonne nuit de sommeil, et c’est là qu’Oura brille », explique Michael Chapp, le COO de Ōura. « J’ai cette bague depuis trois ans », témoigne Jenne, « et elle a clairement changé ma manière de vivre. Elle me permet de mieux dormir, tout simplement. Et son autonomie est fantastique. » La promesse d’autonomie est de sept jours. Le poids de la bague est de 4 grammes.
Des capteurs de moins d’un centimètre
L’anneau renferme des capteurs de moins d’un centimètre, permettant la collecte de mesures très précises qui peuvent aider les utilisateurs à comprendre s’ils tombent malades. Et ce, avant l’apparition des symptômes.
Lancée en octobre 2021, la dernière version de la bague, l’Oura Ring Generation 3, propose une surveillance de la fréquence cardiaque tout au long de la journée, un système de prise de température, la prédiction des règles, un algorithme de classification du sommeil et la détection de l’oxygène dans le sang (SpO2).
La détection de l’oxygène dans le sang est présente sur de nombreuses montres connectées et de sport aujourd’hui. Apple en a fait une fonctionnalité de premier plan avec son Apple Watch.
Mesurer l’oxygène dans le sang
Les niveaux d’oxygène dans le sang (SpO2) font référence au pourcentage d’oxygène dans votre sang. Si votre taux chute ou si votre respiration devient irrégulière, cela peut être le signe d’une maladie, d’un changement d’altitude (une mesure importante pour les athlètes de haute montagne) ou d’une autre condition ayant un impact sur votre santé. Au cours des deux dernières années, les niveaux d’oxygène dans le sang ont été un indicateur clé de la probabilité d’une infection par la Covid-19 pendant la pandémie mondiale.
Oura Ring utilise les LED rouges et infrarouges à l’intérieur de la bague pour mesurer les niveaux d’oxygène dans le sang pendant votre sommeil. La bague calcule et révèle ensuite le taux d’oxygène sanguin moyen pour la nuit, ainsi que les niveaux de régularité respiratoire. La régularité de la respiration indique le nombre de variations mesurées pendant votre sommeil. Quatre catégories de régularité respiratoire sont affichées : optimale, bonne, moyenne et attention.
A noter toutefois que l’Oura Ring 3 n’est pas un dispositif médical. Mais il peut mesurer et vous informer des tendances de santé afin que vous puissiez consulter votre médecin pour une évaluation et une analyse plus poussées.
Oura intègre Strava, Apple Santé et Google Fit
Début juillet, Oura et Strava ont annoncé un partenariat. Oura intègre également Apple Santé et Google Fit.
Oura utilise une logique de hiérarchisation minute par minute pour s’assurer que les données d’entraînement des différentes sources ne sont pas comptabilisées deux fois.
La fréquence cardiaque d’entraînement d’Oura est prioritaire, suivie de Strava, Apple/Google, puis des entraînements Oura ajoutés manuellement. Strava est prioritaire par rapport à Apple et Google, car il s’agit d’une intégration plus directe avec des données de plus haute fidélité, ce qui ne correspond pas toujours à Apple Santé ou Google Fit.
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