Dès son couronnement retransmis à la télévision en 1953, la reine Elizabeth II fut l’une des premières personnalités cathodiques. Très à cheval sur le protocole et les traditions, la monarque et son époux, le prince Philip, ont cependant très tôt entretenu leur médiatisation. Une image censée être moins solennelle et des apparitions aussi colorées que remarquées qui n’ont pas manqué de transpirer dans la culture populaire britannique, mais aussi internationale.
La reine des « Simpson »
Dans la quinzième saison de la série d’animation de Matt Groening, la famille Simpson découvre que le père d’Homer avait eu une histoire d’amour en Angleterre pendant la guerre, et les Simpsons se rendent à Londres. Manque de chance, Homer (qui ne sait pas conduire à gauche) a un accident avec le carrosse de la reine, qui lui intente un procès… La série dépeint une Elizabeth II particulièrement digne (mais sévère).
« The Crown », la série événement
Succès mondial, la série de Netflix relatant, de manière romancée, la vie d’Elizabeth II a engendré un regain d’intérêt pour la reine, notamment hors du Royaume-Uni. Selon les données (parcellaires) de Netflix, au moins 100 millions de personnes ont regardé au moins un épisode de la série, dont la dernière saison est en cours de tournage – temporairement suspendu à l’annonce de la mort du monarque.
La meilleure ennemie des punks britanniques
« God save the Queen/The fascist regime » : le plus célèbre morceau punk de l’histoire est une attaque directe contre la monarchie britannique, plus que contre Elizabeth II, mais sur la pochette du disque figure un portrait de la souveraine, les yeux et la bouche barrés de noir. En 1977, le scandale créé par le morceau est gigantesque : il est interdit de diffusion sur les antennes de la BBC, sa position dans les charts est masquée dans certains médias et, malgré un succès planétaire, le morceau reste encore aujourd’hui sulfureux outre-Manche.
Au service (pas très discret) de sa majesté
En 2012, pour la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Londres, Elizabeth II reçoit son plus célèbre agent secret : dans un court film, elle accueille James Bond, interprété par Daniel Craig, pour un trajet en hélicoptère et un saut en parachute (réalisé par des cascadeurs).
Un ours à Buckingham
Pour son jubilé de platine, la reine accueille à Buckingham Palace, dans un sketch plein d’autodérision, Paddington, star du film so british du même nom, sorti en 2014. On y voit l’ourson, invité à prendre le thé avec la souveraine, lui offrir un sandwich à la confiture – un geste pour s’excuser de sa maladresse fort peu protocolaire. Le sketch lançait les cérémonies du jubilé, sur la musique de Queen.
Reine du pop art
Andy Warhol, qui disait vouloir être « aussi célèbre que la reine d‘Angleterre », a consacré une série de quatre portraits à la monarque dans les années 1970. Basés sur une photo datant de 1967, ces portraits colorés conservaient le traitement habituel réservé par Warhol aux images de célébrités, dépeignant la reine en tant que star « comme les autres ».
Pantone Queen
Pour ses soixante ans de règne, Elizabeth II, dont les tenues monochromes constituaient un style très distinctif, a fait l’objet d’un nuancier spécifique de la marque Pantone, utilisant un éventail de silhouettes en carton de la souveraine.
Y a-t-il un flic pour sauver Elizabeth II ?
Dans ce premier épisode de la série de comédies ultraparodiques Y a-t-il un flic (qui succède à la série des Y a-t-il un pilote), Leslie Nielsen incarne le lieutenant Frank Drebin, policier de la ville de Los Angeles où la reine Elizabeth II est attendue. Dans un style à la fois absurde et au rythme millimétré, les frères Jerry et David Zucker signent un des monuments de la comédie parodique avec, au passage, l’apparition d’O.J. Simpson comme acteur pour incarner le partenaire de Frank Drebin. Jeannette Charles, qui incarne Elizabeth II dans le film, jouera aussi le rôle de la reine dans une autre série de films parodiques, Austin Powers.
L’hommage caché à Sa Majesté
Quatre ans après leur rencontre avec Elizabeth II, les Beatles publient Her Majesty, une très courte chanson décrivant une reine « très gentille, mais qui n’a pas grand-chose à dire ». Le minimorceau clôt le mythique album Abbey Road, après un silence de quinze secondes. Le titre, rallongé et repris par plusieurs groupes par la suite, est considéré comme le premier morceau caché de l’histoire du rock.
La mort royale des Smiths
The Queen is Dead : en 1986, Le troisième album au titre provocateur du groupe britannique s’ouvre sur une chanson soulignant l’antipathie du chanteur Morrissey pour la monarchie britannique. Plus de dix ans après le God Save The Queen des Sex Pistols, les Smiths perpétuent la longue histoire d’amour contrarié des musiciens britanniques à l’égard de leur monarque.