Au salon aéronautique de Paris 2025 au Bourget, l’avionneur américain attendait des commandes de la part de grandes compagnies aériennes. À cause du crash du Boeing 787 d’Air India à l’aéroport d’Ahmedabad la semaine dernière, Boeing se fait totalement boycotter.
Au Bourget 2025, Airbus s’était donné un objectif : profiter du salon aéronautique français pour raccrocher aux commandes monstres de Boeing, lors de la visite de Donald Trump au Qatar le mois dernier. Pour cela, le PDG Guillaume Faury annonçait, lundi, en amont du salon, qu’il était question de « s’assurer qu’Airbus vend des avions pour leurs qualités ». Une façon de répondre aux contrats de son concurrent, motivés par des raisons purement politiques.
En raison de l’actualité autour du crash Air India 171 la semaine dernière, le salon du Bourget 2025 n’a laissé aucune place à Boeing. Les annonces de l’avionneur manquent, et les nouveaux contrats sont tout simplement absents. Boeing est, pour le moins que l’on puisse dire, complètement boycotté. Pourtant, des compagnies comme Ethiopian Airlines et de la Royal Air Maroc, mais aussi Air India devaient profiter du salon aéronautique à Paris pour annoncer des bons de commande.
Boeing savait que le salon ne serait tout simplement pas viable. Plutôt faire profil bas que de chercher à tenir tête à Airbus. Son patron, Kelly Ortberg, annulait directement sa participation à l’événement, au lendemain de la pire catastrophe aérienne depuis 2014.
Un porte-parole de Boeing s’exprime au Bourget
« Nous nous concentrons sur le soutien à nos clients, plutôt que des annonces de commandes lors de ce salon », préférait déclarer un porte-parole de Boeing rendu sur place au Bourget, lundi 16 juin, au micro de l’AFP. Les compagnies en question, notamment la Royal Air Maroc, ne devraient pas annuler leur projet de commande pour autant, mais attendre un contexte plus opportun, éloigné de la perte de confiance qui s’est renforcée depuis le crash du Boeing 787 d’Air India.
Rappelons toutefois que rien à ce jour ne permet aux compagnies ou aux analystes de remettre la responsabilité du crash du 787 Air India sur Boeing. Les deux boîtes noires de l’appareil ont été retrouvées sur les lieux du crash, mais aucun bilan provisoire n’a été publié jusqu’à présent. Il faudra certainement attendre quelques jours ou semaines encore avant d’avoir une première idée des causes qui ont conduit l’aéronef à s’écraser quelques secondes après son décollage. En parallèle à Boeing, c’est le groupe Tata, propriétaire d’Air India, qui pourrait aussi être mis en tort.
Airbus multiplie les annonces
Au premier jour du salon du Bourget, Airbus a obtenu 105 commandes fermes, dont une commande de la part de la compagnie polonaise LOT pour 40 avions A220, mais aussi une commande de la compagnie saoudienne Riyadh Air, pour 25 gros-porteurs A350-1000 (comme chez Emirates) ainsi que des avions-cargos A350F, chez le loueur AviLease. Plus tard dans la semaine, Airbus a aussi annoncé des commandes de la part de MNG Airlines, également pour du transport de marchandise en A350F, ainsi que chez Egyptair, pour six A350-900 additionnels, d’une précédente commande, portant à 16 appareils le total.
Il faudra maintenant qu’Airbus trouve une solution pour accélérer la livraison de ses appareils. Depuis le mois dernier, de nombreux avions sont en attente, à cause du manque de pièces, et notamment de moteurs et de compartiments sanitaires. Malgré tout, l’avionneur veut rassurer : avant la fin de l’année, il entend bien réussir à atteindre son objectif de 820 appareils livrés.
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