Depuis le début de l’année, le groupe La Poste a décidé de remplacer le traditionnel timbre rouge pour lettre prioritaire par un service e-lettre rouge électronique voulant répondre aux nouvelles problématiques du secteur du courrier.
S’il se veut une réponse à la baisse de volume du courrier traditionnel en intégrant une dimension « à la demande », sa mise en pratique a rapidement suscité des critiques, voire des moqueries.
A la facilité apportée par la rédaction du courrier (accessible 7 jours sur 7, avec des modèles de lettre type disponibles) et un traitement direct (scan, impression, acheminement pour une distribution le lendemain) s’oppose la problématique du secret des communications (une personne, mêrme si assermentée, aura accès au contenu du courrier) et la difficulté à se distinguer de l’envoi d’un email, le côté payant en plus, le service coûtant 1,49 €.
Faible taux d’utilisation
De fait, le PDG de la Poste Philipple Wahl a confirmé lors d’une audition devant la Commission des Affaires économiques du Sénat que l’e-lettre rouge avait connu un démarrage timide en un mois et demi d’existence.
Avec 3 500 utilisations par jour, le service de courrier dématérialisé est bien en-dessous des attentes alors qu’il faudrait entre 5 000 et 10 000 envois quotidiens pour être rentable.
Si La Poste va laisser un peu de temps au service pour s’installer, le groupe se résoudra à la fermer prématurément et devra trouver autre chose pour remplacer le courrier.
Trop compliqué…et inutile ?
Philippe Wahl regrette que « les gens aiment la lettre rouge« …mais ne l’utilisent pas, ce qui ne fait évidemment pas les affaires de l’entreprise, alors que l’acheminement de lettres prioritaires ne cesse de se réduire et menace de disparaître d’ici quelques années.
Le PDG de La Poste justifie la suppression du timbre rouge par la réduction des coûts d’un service qui nétait plus rentable et sur le bilan carbone positif que génère son arrêt.
Plutôt que de supprimer totalement le timbre rouge, La Poste a préféré tenter de lui trouver un moyen de substitution mais il ne trouve pour le moment pas franchement grâce aux yeux des clients, par son complexité et son prix face à d’autres alternatives.