Le Major de Counter-Strike : Global Offensive (CS : GO) débute, lundi 8 mai, à Paris. Evénement incontournable dont rêvent beaucoup de professionnels et d’équipes d’e-sport, ce tournoi, dont les phases finales auront lieu en public du 18 au 21 mai à l’Accor Arena, a cette année une saveur bien particulière. D’une part car il marque la fin d’une ère pour l’éditeur de jeux vidéo Valve, qui a annoncé il y a quelques semaines la sortie imminente de Counter-Strike 2, une suite très attendue à son titre emblématique. Mais surtout car cette édition, organisée par la société Blast, sise au Danemark, se pare d’atours politiques bien particuliers.
Depuis presque un an, l’e-sport, à savoir la pratique compétitive du jeu vidéo, intéresse en effet de plus en plus les autorités, et ce jusqu’au sommet de l’Etat. C’est Emmanuel Macron lui-même qui, en septembre, a ainsi annoncé la tenue pour la première fois en France du Major de CS : GO. Lui encore qui, le 3 juin 2022, lors d’une cérémonie à l’Elysée mettant à l’honneur les acteurs français de ce marché en croissance, a déclaré vouloir faire de la France « une très grande nation de l’e-sport », déclenchant un engouement inédit dans sa majorité.
En l’espace de quelques mois, l’Elysée et le gouvernement ont multiplié les initiatives en ce sens. La ministre des sports, Amélie Oudéa-Castéra, a ainsi présenté en janvier la candidature de la France pour l’organisation à Paris de l’Olympic Esports Week, un événement monté par le Comité international olympique (CIO) afin de promouvoir les sports virtuels. Manager de l’équipe Counter-Strike au sein de la structure française Vitality, Matthieu Péché, visage de cette candidature française, participe depuis quelques semaines à des réunions à distance pour mettre sur pied un programme répondant aux nombreuses attentes du CIO.
Une nouvelle stratégie sur trois ans
Dans la foulée de l’annonce concernant le Major de CS : GO et, à l’été 2024, de la compétition automobile Trackmania Games, le gouvernement a par ailleurs lancé un nouveau plan d’action pour le développement du secteur, avec pour objectif de « structurer l’écosystème de l’e-sport et mieux accompagner la pratique ». Amélie Oudéa-Castéra, accompagnée par la ministre de la culture, Rima Abdul Malak, et le ministre délégué chargé de la transition numérique et des télécommunications, Jean-Noël Barrot, ont rencontré plusieurs têtes bien connues de l’e-sport français, dont des présidents d’équipes et organisateurs de tournois.
Au programme, l’extension prochaine aux joueurs de haut niveau du « passeport talent » pour les personnes de « renommée internationale ». Un besoin qu’exprime depuis longtemps le secteur afin de faire voyager plus facilement les équipes, souvent composées d’étrangers. « Nous avons pris une circulaire qui est en train d’être signée en ce moment même », précise au Monde le cabinet de Jean-Noël Barrot. Autre point central : la réflexion autour d’une structure nationale « qui piloterait et mettrait en œuvre la stratégie nationale e-sport » établie par le gouvernement. Cette structure, dont on ignore à ce jour la forme juridique finale, fait l’objet d’une mission de préfiguration qui rendra publiques ses conclusions cet été.
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