C’est l’un des grands chantiers télécoms de la décennie. D’ici à 2030, le réseau cuivre d’Orange qui supporte les technologies xDSL et RTC sera progressivement fermé pour être remplacé par la fibre optique voire, plus marginalement, d’autres technologies alternatives (box 5G, internet par satellite). L’opérateur historique a établi un plan de fermeture par lot de communes, 162 villes sont déjà concernées par la première bascule.
Le passage au tout IP est loin d’être neutre pour les propriétaires d’immeubles et les gestionnaires de parcs. Ils doivent :
- Anticiper le changement des d’équipements installés dans les parties communes
- Planifier les raccordements des occupants à la fibre optique
- Migrer, quand c’est possible, les services reposant sur la technologie cuivre comme les téléalarmes, les lignes d’urgence des ascenseurs ou la vidéosurveillance
Quelles solutions techniques pour migrer ?
Pour éclairer ces acteurs de l’immobilier, le Cercle Credo publie, à l’occasion de son 30ème anniversaire, un guide pratique. Cette association qui fédère les experts et les acteurs de la fibre optique s’est entouré pour cela de 50 experts venant d’acteurs institutionnels (Arcep, FFTélécoms, , AFUTT), d’opérateurs d’infrastructure (Covage, Objectif Fibr, xpFibre), d’opérateurs commerciaux (Orange, SFR), de fédérations de l’immobilier (Unis, USGC) ou des infrastructures (InfraNum, Sycabel) ou des représentants des collectivités locales (Avicca, FNCCR).
Ce guide de 76 pages présente, à grand renfort d’illustrations, les solutions techniques qui s’offrent aux acteurs de l’immobilier et aux opérateurs qui interviendront sur site pour migrer l’ensemble des services fixes du cuivre (téléphonie, internet, télévision) vers la fibre.
Au niveau des logements ou de locaux professionnels, la fermeture du réseau cuivre signe la fin des fameux prises en T au profit de la prise terminale optique (PTO). Les box ADSL seront avantageusement remplacées par les box fibre. Dans les parties communes, un « coffret de services », faisant fonction de tableau de communication, se substituera au peu esthétique point de concentration qui centralise les paires de fils de cuivre.
Qui est propriétaire de l’installation ?
Les boîtiers et câbles appartiennent à l’opérateur cuivre pour les immeubles antérieurs à 1974. « Toute intervention, de toute nature, reste à la charge temporelle et financière de l’opérateur », précise le guide. En revanche, depuis 1974, le Code de la Construction et de l’Habitat (CCH) oblige le promoteur à réaliser à sa charge l’installation de la colonne montante cuivre.
Plus de 10 millions de lots en immeubles collectifs ont été ainsi pourvus de lignes cuivre à la charge du constructeur, qui appartiennent aujourd’hui à la copropriété. Le reste des équipements, comme les sous-répartiteurs d’immeubles ou les équipements installés en façade, demeure la propriété de l’opérateur.
Dans le parc immobilier dit « professionnel », la migration s’avère plus complexe. Ce ne sont pas une ligne à basculer mais souvent plusieurs, répartis parfois sur plusieurs sites. Au-delà des usages liés à la bureautique, le réseau cuivre connecte des équipements spécifiques comme une machine à affranchir, un interphone ou un terminal de paiement. Une entreprise doit également, en passant au tout IP, le plus souvent changer son standard (PABX) et sa flotte de téléphones à touches.