Affaire de la sextorsion: trois ans de prison, dont deux avec sursis, pour les deux prévenus

Au procès des deux hackeurs poursuivis pour sextorsion


Après les trois jours de procès à la fin septembre, la 13e chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Paris vient de rendre sa décision dans l’affaire de l’arnaque au crypto-porno. Augustin I. et Jordan R., les deux prévenus, ont été déclarés coupables et condamnés ce jeudi 2 novembre à une peine de trois ans de prison, dont deux avec sursis.


Au cours du premier semestre de l’année 2019, des millions d’internautes français avaient reçu des messages malveillants menaçant de divulguer à des tiers des prétendus enregistrements de consultations de sites pornographiques. Pour éviter une telle mésaventure, il suffisait de verser une rançon tournant en moyenne aux alentours des 500 euros. Derrière ces envois intempestifs très lucratifs, Augustin et Jordan, deux jeunes français partis en Ukraine qui ont admis avoir gagné aux alentours de 150 000 euros avec cette arnaque.

Obligations 

Cette peine identique s’explique, a précisé la présidente du tribunal, par une participation aux faits similaire. Le procès avait toutefois mis en lumière une certaine répartition des tâches, Augustin ayant le rôle du développeur du malware Varenyky. Ce logiciel malveillant avait permis la constitution d’un réseau de machines zombies géré d’abord par Jordan.


Les deux condamnations sont assorties de plusieurs obligations: avoir un emploi, indemniser les victimes et suivre des soins. En outre, les deux mis en cause ont l’interdiction de porter ou détenir une arme pendant deux ans. Un point qui a fait tiquer à la barre Augustin, un amateur d’armes selon son ancien ami Jordan.



Ces peines sont légèrement inférieures à ce qui avait été requis par le parquet lors du procès. Le ministère public avait demandé des peines de 4 ans et de 3 ans et demi d’emprisonnement, assorties d’un sursis probatoire de trois ans.

Requalification 

Si le tribunal a plutôt suivi les réquisitions, il a évacué pour le blanchiment la notion de bande organisée, faute de preuves sur une organisation structurée. Les deux prévenus étaient également poursuivis pour deux délits cyber, accès et maintien frauduleux dans un système de traitement automatisé de données.


Les juges ont enfin requalifié les faits d’extorsion et de tentative d’extorsion en chantage et tentative de chantage. La défense avait en effet signalé aux juges que les mails d’arnaque devaient d’abord s’analyser ainsi. Ces messages jouaient sur les stéréotypes liés aux hackeurs, forcément capables de prendre un contrôle total sur n’importe quelle machine. Il s’agissait en réalité d’un grand bluff.



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