La déflagration prend un tour politique. Emmanuel Macron a réagi suite à l’arrestation samedi en France du fondateur de la messagerie Telegram, Pavel Durov, un homme recherché par la justice.
« Je lis ici de fausses informations concernant la France suite à l’arrestation de Pavel Durov » indique le président en évoquant le réseau social X. « L’arrestation du président de Telegram sur le territoire français a eu lieu dans le cadre d’une enquête judiciaire en cours. Ce n’est en rien une décision politique. Il revient aux juges de statuer ».
Cette intervention publique sonne comme une réponse aux propos publiés plus tôt ce jour sur ce même réseau social par le lanceur d’alerte Edward Snowden.
« Je suis surpris et profondément attristé que Macron soit descendu au niveau de la prise d’otages »
Il avait accusé très directement Emmanuel Macron. « L’arrestation de Durov est une atteinte aux droits fondamentaux de l’homme que sont la liberté d’expression et d’association. Je suis surpris et profondément attristé que Macron soit descendu au niveau de la prise d’otages comme moyen d’accéder à des communications privées. Cela abaisse non seulement la France, mais le monde entier ».
Pavel Durov était visé en France par un avis de recherche pour refus de modération de contenus en lien avec des mineurs sur Telegram. La plateforme compte environ 900 millions d’utilisateurs dans le monde.
Elle est connue pour ne pas censurer les messages de ses utilisateurs, si bien qu’elle est utilisée à des fins de blanchiment d’argent, de trafic de stupéfiants ou encore de partage de contenus pédocriminels.
Telegram “ne répond pas aux réquisitions judiciaires”
En refusant de modérer ces contenus, Pavel Durov s’en est rendu complice du point de vue de la loi française. Comme l’avait rappelé par exemple une magistrate en mars dernier, la messagerie Telegram, basée désormais à Dubaï, “ne répond pas aux réquisitions judiciaires”.
Ce qui complique singulièrement les possibilités d’identification de suspects opérant sur la plateforme. Une application à la fois messagerie chiffrée et réseau social totalement public.
C’est cette absence de coopération qui est visée par la justice dans son enquête. Ce qui explique les chefs de poursuite retenus. Il s’agit de l’escroquerie au trafic de stupéfiant, en passant par le cyberharcèlement, l’apologie du terrorisme et la fraude.