Ariane 6 embarque à bord le LiFi, une alternative crédible au WiF …

Ariane 6 embarque à bord le LiFi, une alternative crédible au WiF ...


Le lancement réussi, mardi dernier, d’Ariane 6 remet l’Europe dans la course à l’Espace. L’occasion de s’intéresser aux expériences menées lors de ce vol inaugural. Le lanceur européen est ainsi le premier au monde à intégrer à bord le LiFi (Light Fidelity), une des alternatives les plus crédibles au WiFi (Wireless Fidelity).

Cette technologie de communication sans fil utilise non pas les ondes radio comme pour le WiFi mais la lumière pour transporter l’information. Traversé par un courant électrique, un éclairage Led s’allume et s’éteint plusieurs millions de fois par seconde.

En utilisant un spectre électromagnétique dans l’infrarouge, invisible à l’œil humain, ce scintillement peut être converti, à la façon d’un code Morse optique, en données binaires. La fameuse suite de 0 et de 1, à la base du langage informatique.

Un luminaire LiFi peut connecter jusqu’à 8 terminaux dans un rayon de 5 mètres pour un débit de 1 Gb/s

Équipé d’une clé USB ou d’une puce dédiée, un ordinateur portable, une tablette ou un smartphone peut ainsi se connecter à internet en se plaçant tout simplement sous le cône de lumière d’une lampe Led, comme un plafonnier ou une lampe de bureau.

Un luminaire LiFi peut connecter jusqu’à huit terminaux dans un rayon d’un à cinq mètres pour un débit pouvant atteindre 1 Gb/s, selon le spécialiste français du LiFi Oledcomm, un spin-off de l’université Paris-Saclay.

Éliminer le recours aux câbles

Comparativement au WiFi, le LiFi présente un certain nombre d’atouts. La technologie offre « une plus grande sécurité et une bande passante plus élevée pour un coût et une consommation d’énergie inférieurs », estime l’Agence spatiale européenne (ESA).

Pour les missions spatiales, cette connexion sans fil ultra-sécurisée permet « d’importantes économies de poids en éliminant le recours à des câbles de qualité spatiale résistants aux rayonnements ». Et elle ne crée pas d’interférences avec les équipements électroniques à bord.

Pour l’ESA, « c’est également une avancée importante pour les communications intra-satellites, c’est-à-dire l’échange d’informations entre différents sous-systèmes au sein d’un même satellite. »

Résister au crash test du lancement

L’expérience à bord d’Ariane 6 consiste à relier par LiFi deux modules SatelLiFe, la solution de communication conçue par Oledcomm, distants de 80 cm et installés sous la coiffe du lanceur.

« Ils échangeront des données entre eux lorsqu’ils détecteront le décollage, ce qui permettra à l’équipe d’étudier les performances de communication et de s’assurer que le système est suffisamment robuste pour résister aux rigueurs du lancement », indique l’agence.

En cas de succès, « la technologie LiFi pourrait être utilisée pour communiquer entre les composants du lanceur au lieu de câbles, réduisant ainsi la masse embarquée et donc la quantité de carburant nécessaire, ce qui pourrait avoir un impact sur l’empreinte carbone associée. »

Réduire l’impact environnemental

L’ESA a fait de la réduction de l’impact environnemental un enjeu clé. Fabriqués en Europe, les différents éléments d’Ariane 6 ont été transportés vers Kourou en Guyane française, par le « Canopée », un navire cargo hybride en partie propulsé par le vent.

Le pas de tir, lui-même, a été conçu pour limiter l’empreinte carbone et préserver les ressources naturelles locales. Les tonnes d’eau utilisées pour réduire le bruit des moteurs sont récupérées pour le lancement suivant.

L’hydrogène qui alimente l’étage principal et l’étage supérieur d’Ariane 6 est produite dans une installation d’électrolyse de l’eau alimentée par l’énergie solaire, « ce qui divisera par cinq le volume total des émissions de dioxyde de carbone ».

Enfin, se pose la question des débris spatiaux. Avec son moteur Vinci « rallumable », l’étage supérieur d’Ariane 6 peut être désorbité pour qu’il se consume dans l’atmosphère terrestre ou réorienté vers une orbite cimetière, « afin qu’il ne risque pas d’entrer en collision avec des satellites opérationnels ou des débris spatiaux. »

Crédit : Oledcomm, ESA Standard Licence



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