Atos reste en convalescence, et pour sortir définitivement de l’ornière, le groupe français veut investir dans l’IA et les données… et poursuivre son plan d’économies, ce qui inclut une diminution des effectifs.
L’ancien fleuron technologique français Atos traverse une crise profonde depuis plusieurs années. Choix stratégiques contestés, acquisitions coûteuses, gouvernance instable (Philippe Salle est le 7e PDG du groupe en trois ans !), les choses vont mal pour l’entreprise. Et pour 2025, la situation est toujours tendue : le chiffre d’affaires attendu, 8,5 milliards d’euros, est en recul de 11 % par rapport à l’an dernier. Le remboursement de la dette va pousser la trésorerie dans le rouge de 350 millions.
Atos toujours dans le dur
Il est urgent d’agir pour redresser la barre. Atos vend donc les bijoux de famille : les activités Advanced Computing (les supercalculateurs) devraient passer entre les mains de l’État, pour 625 millions d’euros. L’accord est cependant toujours dans les limbes, les discussions se poursuivant jusqu’à la fin du mois. La cession des activités Mission Critical Systems et Cybersecurity Products a quant à elle été suspendue.
La bonne nouvelle, c’est que la restructuration financière opérée l’an dernier a porté ses fruits : Atos est assis sur des liquidités de 2 milliards d’euros, sans aucune échéance de dette avant 2029. De quoi respirer un peu et mettre en place les mesures nécessaires pour remettre le groupe sur les bons rails.
Dans cette optique, Atos a annoncé un « plan stratégique et de transformation », qui va se concrétiser par une réduction des coûts à hauteur de 5 % de son chiffre d’affaires d’ici 2028 : c’est 2 points de plus par rapport au niveau actuel. Il faut s’attendre à une diminution des effectifs et une réduction de 10 % des dépenses.
Surtout, Atos va créer une nouvelle ligne de métiers bien dans l’air du temps : Data & AI. Elle passera de 2 000 à 10 000 collaborateurs à l’horizon 2028, qui proposeront aux clients de l’entreprise « des offres enrichies à plus forte valeur ajoutée », tout en lui permettant de réduire ses coûts. Des investissements vont également être réalisés sur les quatre prochaines années dans la R&D et les startups (500 millions d’euros).
Tout cela devrait permettre à Atos d’atteindre des objectifs de revenus compris entre 8,5 et 9 milliards d’euros d’ici 2028, soit de 5 à 7 % de croissance chaque année à partir de 2025. Avec des opérations d’acquisition ciblée, le chiffre d’affaires pourrait grimper jusqu’à 10 milliards. La marge opérationnelle devra elle tourner autour des 10 %.
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