Attentat d’Arras : la DGSI à la peine avec ses logiciels espions

Nouvelles révélations inquiétantes sur Predator, ce logiciel espion made in Europe


Les espions de la police ont fait chou blanc. Selon L’Express, la DGSI, ce service de renseignement intérieur français chargé de la lutte contre le terrorisme, a échoué dans sa tentative d’installation d’un logiciel espion sur le téléphone de Mohammed Mogouchkov, l’auteur de l’attentat du lycée d’Arras.



Comme le raconte l’hebdomadaire, la décision de surveiller le téléphone du suspect aurait été prise quelques jours dans les jours précédant l’attentat. Le service technique national de captation judiciaire, une structure rattachée à la DGSI, aurait alors tenté de prendre le contrôle du téléphone du jeune homme en lui envoyant un message piégé.

 

 

Message piégé 

Ce mode opératoire est moins efficace qu’un logiciel espion de type “zero-click”, ces spyware capables d’infecter de manière très discrète un téléphone. Sauf que cette méthode a échoué, visiblement à cause d’une incompatibilité avec le modèle de téléphone du suspect.


La DGSI a donc tenté d’appâter Mohammed Mogouchkov avec un message piégé sur-mesure, adapté, comme le rappelle L’Express, à la personnalité et aux centres d’intérêt de la cible. Sans réussite toutefois. L’hebdomadaire rapporte d’ailleurs la déception d’un professionnel du renseignement technique pour cette technique du lien vérolé, qui n’aurait permis qu’une centaine de téléphones infectés en 2022.

Contrôle du téléphone 

Les policiers tentent alors une autre approche. Le 12 octobre, la veille de l’attentat, la DGSI contrôle l’identité de Mohammed Mogouchkov. L’idée est alors de trouver un prétexte pour avoir accès au téléphone du jeune russe, et ainsi de pouvoir lancer l’infection. Là encore, les espions repartent bredouilles. Cet échec devrait entraîner l’ouverture d’un débat public sur le sujet des logiciels espions, remarque L’Express.



Un sujet hautement inflammable, où s’oppose raison d’Etat et défense des libertés individuelles, sur fond de dérive sécuritaire. Comme le remarquait par exemple récemment l’organisation non gouvernementale Amnesty International, le logiciel espion Predator, vendu dans 25 pays pour lutter contre le crime organisé et le terrorisme, avait finalement servi également à espionner des journalistes et des personnalités politiques.




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