attention, les pirates sont devenus impitoyables

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Les pirates derrière les ransomwares sont devenus sans pitié. Pour exhorter leurs victimes à verser la rançon demandée, ils n’hésitent plus à partager des données très sensibles… concernant des enfants ou des malades.

De plus en plus de victimes de ransomware refusent de payer la rançon, rapportent des experts en sécurité interrogés par Wired. Désormais, les entreprises, privées ou publiques, hésitent davantage à céder au chantage des cybercriminels. D’après Brett Callow, analyste des menaces informatiques chez Emsisoft, la perception publique d’une attaque par rançon logiciel a considérablement changé :

« Être victime d’un ransomware s’accompagne d’une mauvaise presse, mais ce n’est pas aussi terrible qu’autrefois – c’est plutôt le fait de payer une organisation qui fait des choses terribles et odieuses qui génère une mauvaise presse ».

Il est dorénavant mal vu de se plier aux exigences d’un gang de cybercriminels. Dans ces conditions, les entreprises refusent de plus en plus souvent de collaborer avec les pirates pour récupérer leurs données ou étouffer l’affaire. Néanmoins, plus de 60 % des sociétés se disent prêtes à s’acquitter d’une rançon en cas d’attaque, indique une étude de Kaspersky.

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Une tactique inspirée des kidnappeurs

Face à l’augmentation des refus, les pirates se montrent de plus en plus agressifs et impitoyables. Pour inciter leurs victimes à verser la rançon, ils n’hésitent pas à intensifier leur pression. Les hackers menacent surtout de mettre en ligne des données très sensibles, mettant la vie privée de certains individus à nu.

« Alors que de moins en moins de victimes paient la rançon, les acteurs derrière les ransomwares deviennent plus agressifs dans leurs techniques d’extorsion », explique Allan Liska, analyste spécialiséz chez Recorded Future.

L’analyste compare la tactique des pirates à celles des kidnappeurs. Si la famille d’un otage refuse de verser la rançon, les ravisseurs peuvent « envoyer une oreille ou une autre partie du corps de la victime » pour faire pression.

Plus de limites pour les pirates

Plusieurs exemples récents attestent de l’absence de pitié des pirates. En février 2023, un cabinet médical de Pennsylvanie a été paralysé par un ransomware déployé par les pirates russes de BlackCat. Les administrateurs ont refusé de verser la rançon. Pour forcer la main des administrateurs, BlackCat a publié des informations confidentielles sur plusieurs patients, dont des photos montrant ceux-ci pendant une radiothérapie. Ces photos médicales montrent les patients entièrement nus. Les pirates n’ont pas hésité à violer l’intimité de personnes atteintes d’un cancer pour parvenir à leurs fins.

Le mois dernier, le district scolaire du Minnesota a également été visé par un ransomware. Les criminels du gang Medusa ont mis la main sur une partie des dossiers scolaires des élèves, du personnel et des parents. Face au refus du district, les hackers ont diffusé une vidéo de 50 minutes, montrant une partie des données volées. La séquence mettait en évidence « des scans de notes manuscrites » décrivant des « allégations d’agression sexuelle », impliquant un étudiant et deux étudiantes. Les noms des personnes impliquées apparaissent clairement dans la vidéo.

Pour Brett Callow, ces affaires montrent que les pirates sont aux abois. Certains cybercriminels ne parviennent plus à trouver le bon « équilibre entre faire pression sur leurs victimes pour qu’elles paient et ne pas faire des choses aussi odieuses, terribles et maléfiques que les victimes ne veulent pas traiter avec elles ». En diffusant des données aussi sensibles, les escrocs de Medusa et BlackCat auraient franchi la ligne jaune, dissuadant leurs cibles de payer.

Les autorités ont toujours recommandé de ne pas céder au chantage des escrocs. D’après le FBI (Federal Bureau of Investigation), le paiement d’une rançon « peut encourager les attaquants à cibler d’autres organisations », et rien ne garantit que les fichiers volés soient récupérés. Une étude menée par Cybereason révèle d’ailleurs que 80 % des entreprises ayant versé la rançon ont été par la suite victime d’une seconde attaque par ransomware. Aux yeux de Leslie Wong, vice-présidente de Cybereason, le paiement « n’empêche pas les attaquants de s’en prendre à nouveau à l’organisation victime et, pour finir, ne fait qu’exacerber le problème en encourageant de nouvelles attaques ». 

Source :

Wired



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