Attention, votre smartphone peut être fouillé en entrant aux Etat …

Attention, votre smartphone peut être fouillé en entrant aux Etat ...



Dimanche 9 mars, un chercheur français du CNRS se rendant à une conférence scientifique à Houston a été refoulé du territoire américain. Motif : son téléphone, fouillé à l’aéroport, contenait des échanges avec des collègues et des amis où il exprimait une opinion personnelle sur la politique américaine en matière de recherche. Une version des faits contestée par le département de la sécurité intérieure américain qui évoque la présence d’informations confidentielles provenant d’un laboratoire national.

Cet événement n’aurait rien d’anecdotique. Selon une enquête du Monde, plusieurs dossiers récents laissent à penser que l’administration Trump utilise la possibilité de fouille des appareils électroniques à la frontière américaine « de manière plus agressive que ses prédécesseurs ».

« Des touristes et des universitaires européens en visite se sont vu refuser l’entrée dans le pays après avoir publié sur leurs téléphones ou ordinateurs portables des commentaires sur les réseaux sociaux ou des documents critiquant les politiques de l’administration Trump », avance, de son côté, le Financial Times.

En cas de refus, l’expulsion est possible

Évoquant des impératifs de sécurité nationale, le Customs and Border Protection (CBP) a toute la latitude pour procéder à des contrôles, même en l’absence de soupçon particulier, d’un smartphone, d’une tablette ou d’un ordinateur. Sans mandat, ses agents peuvent consulter des messages, des photos, des publications sur les réseaux sociaux ou des historiques de navigation…. En cas de « soupçon raisonnable », l’intégralité du contenu du terminal peut être copié et analysé.

Pour procéder à cette fouille électronique, l’agent demande au voyageur de déverrouiller son appareil ou de lui fournir ses mots de passe, explique l’Electronic Frontier Foundation (EFF). En cas de refus, un voyageur peut voir ses appareils saisis et être soumis à un interrogatoire poussé voire placé en détention.

Pour les voyageurs étrangers, menus d’un visa ou d’une demande d’autorisation de voyage aux États-Unis (Esta), le refus de coopérer peut entraîner un refus pur et simple d’entrée sur le territoire, sans réel recours. Dans le cas du chercheur français, il est reparti en France en laissant à Houston son smartphone et son ordinateur portable professionnel.

Le Canada et la Commission européenne vigilants

Sur son site, le CBP affirme que moins de 0,01 % des voyageurs internationaux ont vu leurs appareils électroniques fouillés en 2024. Qu’en sera-t-il en 2025 ? La prudence est, en tout cas, de mise. Le gouvernement fédéral canadien a mis à jour ses conseils en ligne aux voyageurs se rendant aux États-Unis, nous apprend CBC. Ils doivent s’attendre de la part des autorités américaines « à un examen minutieux aux points d’entrée, y compris des appareils électroniques. »

Bruxelles tient également compte de la détérioration des relations entre l’Europe et les États-Unis depuis le retour de Donald Trump au pouvoir.

Selon le Financial Times, « la Commission européenne distribue des téléphones mobiles et des ordinateurs portables de base à certains employés à destination des États-Unis afin d’éviter tout risque d’espionnage, une mesure traditionnellement réservée aux voyages en Chine. »

Voyager léger et chiffrer

La Chine peut effectivement procéder à l’inspection des terminaux mobiles qui peut aller jusqu’à la copie de son contenu. Dans la province du Xinjiang, connu pour sa minorité Ouïghour, les agents des douanes installent systématiquement un mouchard permettant d’exfiltrer des données sensibles comme des mails ou la liste de contacts, nous apprend un article du Guardian datant de 2019.

Que faire contre ce risque de fouille électronique ? Pour protéger sa vie privée, il est conseillé de voyager léger en emportant avec soi un smartphone ou un ordinateur portable embarquant le moins possible de données confidentielles.

Enfin, il est possible de chiffrer le disque dur et de déplacer ses fichiers sensibles dans le cloud.

Crédit : Visuel généré par IA, Microsoft Bing



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