Timothée Lhomond, le principal prévenu de l’affaire du piratage d’Adecco, a visiblement eu une sorte de vertige à l’ouverture de son procès, lundi dernier à Lyon. A cette audience, 362 avocats sont enregistrés pour représenter une partie des 70 000 victimes.
Elles avaient été détroussées par des prélèvements frauduleux à la fin de l’année 2022. « Je ne nie pas mes responsabilités, mais je regrette », indique « Pankurcorp », son pseudo en ligne, selon le compte-rendu des médias présents au tribunal, dont l’AFP.
Après avoir lâché ses études d’informatique, ce jeune homme de 22 ans au visage juvénile avait commencé à passer son temps sur Discord et Telegram. Des réseaux sociaux d’où il organisait ses activités frauduleuses, avec de fructueux revenus à la clé, estimés à une fourchette de 3000 à 4000 euros par mois selon l’intéressé.
« Pas un génie »
A l’époque, il avait également lancé avec deux associés sa société, Cerios, dédiée notamment aux jeux en ligne, au conseil en systèmes d’information, et à la « détection de fuites de données ». « Je ne suis pas le génie de l’informatique, le cerveau de l’affaire comme la presse me décrit », a-t-il contesté.
Même tentative de minimisation de la part du « stagiaire ». Théo, ce jeune d’abord en stage chez le géant de l’intérim puis en CDD, est accusé d’avoir vendu pendant quelques mois ses accès à la base de données aux quatre millions d’entrées d’Adecco.
Une « bêtise », admet-il, après « avoir été appâté par le gain », rapporte « Le Progrès ». Les 15 0000 euros promis, jamais reçus, auraient pu « changer ma vie, j’avais perdu beaucoup d’argent au jeu », explique-t-il à la barre.
« C’est lui qui a répondu »
Son témoignage a toutefois aussitôt été contesté par Maxime, censé l’avoir accosté sous Discord. « C’est lui qui a répondu à l’annonce que j’avais posté, il m’a dit qu’il avait de la ressource », accuse-t-il.
A la recherche de cartes d’identité, ce dernier était un faussaire, note la présidente du tribunal. Il est accusé de s’être associé avec Timothée Lhomond pour télécharger frauduleusement une partie de la base de données d’Adecco.
Selon la police, le piratage de l’entreprise et la mise en place des prélèvements frauduleux auraient permis de faire main basse sur 1,6 million d’euros. Mais les fraudes ne s’étaient pas arrêtées là.
D’autres arnaques, reposant sur la fabrication de faux documents d’identité, avaient ensuite été lancées. Elles visaient notamment MaPrimeRénov ou les comptes personnels de formation. Le procès doit se terminer dans une semaine.