Bill Gates à la recherche de la rédemption dans son autobiographie

Bill Gates à la recherche de la rédemption dans son autobiographie


Lorsqu’un multimilliardaire écrit son autobiographie, il n’y a, en général, que deux manières de présenter son enfance. Soit une jeunesse heureuse, où une famille aimante aide le futur entrepreneur à développer les qualités qui en feront un leader ; soit une enfance difficile, où chaque obstacle devient une occasion d’apprendre et de forger son caractère. Dans Code Source, le récit de sa jeunesse publié chez Flammarion (416 pages, 22,90 euros), Bill Gates a choisi une autre voie : se présenter, au moins en partie, comme le méchant de l’histoire.

C’est le premier élément qui frappe, à la lecture de ce récit par ailleurs habilement construit, portant sur la jeunesse d’un prodige avant qu’il ne connaisse le succès à l’âge enviable de 25 ans. Bill Gates y insiste, longuement et à plusieurs reprises, sur la manière dont il a pu faire souffrir ses proches. « Plus tard, mon père raconterait que j’étais devenu un adulte du jour au lendemain – un adulte ergoteur, intellectuellement péremptoire et pas vraiment sympathique, écrit-il. La plupart des jeunes traversent une phase de rébellion quand ils atteignent l’adolescence. J’y suis arrivé nettement plus tôt. J’avais à peu près 9 ans. »

Le jeune Bill Gates, surnommé « Trey », est un enfant difficile, qui laisse la place à un adolescent non moins compliqué. Jeune je-sais-tout mal à l’aise socialement, qui s’invente un rôle de clown à l’école pour tenter de s’intégrer mais préfère la compagnie de la bibliothécaire du collège à celle de ses camarades de classe, Bill Gates pique des crises, se comporte mal avec ses parents, ses professeurs, ses sœurs, ses amis parfois. « Si j’étais enfant de nos jours, on me diagnostiquerait sans doute une forme d’autisme », juge-t-il dans l’épilogue du récit, sans considérer que cela soit une excuse pour la manière dont il a pu se comporter.

Ce qui est certain, en revanche, c’est que Bill Gates est ce qu’on appelait, à l’époque, un surdoué. Code Source ne s’embarrasse pas de fausse modestie : Bill Gates est extrêmement intelligent, il le sait, le lecteur le sait, et il ne se prive pas de le rappeler. Au chic lycée privé Lakeside de Seattle, il rencontre, à la fin des années 1960, des adolescents partageant son goût pour les maths, et ce petit groupe développe une fascination pour le PDP-10, un des tout premiers ordinateurs – seuls quelques rares lycées y ont accès. Gates et un autre élève, plus âgé, Paul Allen – futur cofondateur de Microsoft, mort en 2018 – y font leurs premières armes en programmation, apprenant sur le tas, quasiment sans manuels et sans formateurs.

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