La mise en activité de la première usine européenne du géant de l’automobile chinois se prépare. BYD vient de signer avec l’Autrichien Voestalpine pour son approvisionnement en acier.
À Vienne, la vice-présidente exécutive de BYD, Stella Li, vient d’annoncer un accord entre BYD et Voestalpine pour l’approvisionnement en acier de la première usine d’Europe du constructeur chinois, en Hongrie. D’ici la fin de l’année à Szeged, dans le sud du pays, l’usine lancera son activité, et formera le premier site d’assemblage européen de la marque. Voestalpine, basé en Autriche, fournit déjà Mercedes-Benz depuis 2023 et se focalise sinon dans le secteur de la construction, mais aussi l’industrie aéronautique, ferroviaire, solaire, pétrolière, gazière.
« BYD a choisi cette entreprise pour sa proximité géographique avec l’usine hongroise, ainsi que pour la qualité reconnue et l’excellente réputation de l’acier autrichien » peut-on lire dans un communiqué de presse publié par BYD.
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L’usine hongroise est dans le viseur de l’Union européenne, qui ouvrait une enquête pour vérifier que celle-ci ne profite pas de subventions de la part de Pékin, pour contribuer à une réduction des charges et la possibilité de vendre des modèles moins chers. Chez BYD, Stella Li voulait, à travers la signature avec Voestalpine, rappelait que « nous sommes venus en Europe pour y rester – et pour y produire ». Elle ajoutait, concernant le fait de travailler avec des fournisseurs locaux : « notre engagement envers le marché européen est solide, et comme nous le démontrons ici, il va bien au-delà de la simple vente de véhicules ».
Pour rappel, les constructeurs chinois sont invités à venir produire directement sur le sol européen pour échapper aux frais douaniers et à leur interdiction de l’éligibilité au bonus écologique en France. En possédant des sites d’assemblage, il est aussi question d’une meilleure gestion des flux et des délais, comme ce fut aussi le cas pour des concurrents américains comme Tesla, avec son usine basée à côté de Berlin en Allemagne, produisant la Model Y (seule Tesla éligible au bonus écologique en France). Résultat, en Europe, BYD a un plan à 20 milliards de dollars d’investissement et certains pays lui font les yeux doux.
L’offensive de BYD en Europe
Pendant un certain temps, la marque a rencontré des difficultés pour embaucher des cadres et récupérer des concessionnaires en Europe, comme le rapportait au mois d’avril Reuters. Depuis, en Europe, les contrats se sont multipliés et de nombreux responsables de constructeurs automobiles européens, comme chez le groupe Stellantis, ont rejoint les troupes de la marque, certainement en l’échange de rémunérations élevées. Alfredo Altavilla, un ancien de Fiat et de ITA Airways, passait ainsi chez BYD en temps que conseiller spécial pour l’Europe. En 2017, la marque recrutait l’ancien directeur du design d’Alfa Romeo, Audi et de Lamborghini, Wolfgang Egger.
À Budapest, dans la capitale hongroise, BYD a également choisi d’installer son siège européen, qui comprendra également des bureaux de recherche et développement.
Parmi les grands chantiers de BYD en Europe, outre la production, il y a son besoin de choisir avec justesse la bonne part de modèles hybrides et électriques à venir placer sur le marché. Chacun d’eux nécessitera de passer par une refonte de certains éléments, notamment de toute la face avant pour les modèles les moins chers, comme la Dolphin Surf, pour coller aux normes de sécurité en vigueur sur le Vieux Continent. Il sera aussi question de design et de technologies alors que la guerre des prix ne sera certainement plus d’actualité dans un avenir proche, avec des modèles européens de voitures électriques sous les 25 000 euros.
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