Bien malin celui qui saura dire sur quoi travaillent OpenAI et io, la startup de Jony Ive rachetée plus de 6 milliards de dollars le mois dernier. Des documents judiciaires permettent tout de même de dégager quelques idées.
Alors certes, OpenAI et io planchent sur un ou des appareils IA. L’annonce de l’acquisition de la startup il y a un mois a permis d’en savoir un peu plus sur les projets de Sam Altman, le patron d’OpenAI, et de Jony Ive, l’ancien designer en chef d’Apple. Il s’agit de créer une troisième catégorie de produits indispensables à côté de l’ordinateur portable et du smartphone. Ils doivent tenir dans une poche ou être posés sur un bureau.
De l’eau dans le gaz entre iyO et io
Quand on a dit ça, on n’a pas dit grand chose et le champ des possibles est très large. Une plainte de l’entreprise iyO, qui s’est lancée dans la conception de produits audio IA, permet d’en savoir un peu plus. Déjà, la procédure a poussé OpenAI à retirer de son site web et sa communication toute référence à io, y compris la longue vidéo où Sam Altman et Jony Ive devisent dans le vide avec de grands mots pour ne rien dire.
La plainte permet également de lever un coin du voile sur les travaux menés par io pour développer ce fameux appareil IA. La déclaration sous serment de Sam Altman confirme ainsi qu’il s’agit de concevoir une « famille de dispositifs » pour « recevoir et transmettre des informations » grâce à l’IA. Des produits qui visent à « dépasser les interfaces traditionnelles ».
On peut également retracer une chronologie des échanges entre iyO et les futurs fondateurs de io. Dès janvier 2022, Jason Rugolo, le fondateur d’iyO, cherche à attirer des talents pour son entreprise. Il contacte alors Evans Hankey, à l’époque encore vice-présidente du design industriel chez Apple, pour lui proposer un poste.
À cette époque, la société io n’existe pas encore. Ce n’est qu’en 2023 que Hans Hankey fonde io aux côtés de ses anciens collègues Jony Ive et Tang Tan. Ensemble, ils ont marqué l’histoire d’Apple en signant le design de produits emblématiques comme l’iPhone ou les AirPods.
La startup commence alors à explorer différents designs pour de futurs appareils et achète une trentaine de produits concurrents, comme des écouteurs et des aides auditives. Y compris les produits d’iyO : le VAD PRO, des écouteurs filaires avec embouts personnalisés (vendu à 2 000 $) et iyO ONE, un « ordinateur audio » complété par des écouteurs sans fil. La particularité de ces appareils est qu’ils sont adaptés à la forme des oreilles et du conduit auditif.
Après avoir demandé à Sam Altman d’investir dans son entreprise voire carrément de l’acheter, sans succès, Jason Rugolo effectue en mai dernier une démonstration de l’iyO ONE chez io… qui échoue à plusieurs reprises. C’est l’annonce de l’acquisition d’io par OpenAI qui pousse iyO à porter plainte le 9 juin, avec une demande d’injonction temporaire contre l’usage de la marque « io ».
Cet intérêt pour les écouteurs laisse penser qu’OpenAI et io développent un appareil similaire. Mais les déclarations sous serment des principaux intéressés sont claires : « io n’a actuellement aucun projet de proposer un produit à embouts moulés sur mesure », affirme ainsi Evans Hankey. Si des écouteurs ont bien été envisagés ou étudiés d’une manière ou d’une autre, ce n’est pas le projet actuel.
Tang Tan ajoute que le prototype n’est pas encore finalisé et que le produit ne sera pas lancé avant au moins un an.
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Source :
TechCrunch