Sortez les tentes militaires et les lits de camp… Le campus de Polytech Nancy s’apprête à accueillir la cinquième édition de Cyber Humanum Est. Cet exercice universitaire de cyberguerre, unique en France, est organisé par l’université de Lorraine et le commandement de la cyberdéfense (Comcyber) du ministère des armées. Du 27 au 29 janvier, 120 étudiants issus de sept établissements d’enseignement supérieur se sont immergés dans une situation réaliste de cyberconflit de haute intensité. L’événement devait se conclure par un forum de recrutement et une cérémonie de remise des prix. L’objectif de l’opération ? Sensibiliser les jeunes aux métiers de la cyberdéfense, encore méconnus.
« Pendant longtemps, la manière dont on pouvait utiliser les outils cyber sur les théâtres de guerre est restée assez mystérieuse », rappelle Antony Dabila, chercheur en relations internationales à l’Institut d’études de stratégie et de défense, à Lyon-III. D’où un basculement assez tardif des administrations de défense et de sécurité dans le numérique. Il a fallu plusieurs épisodes marquants, comme la cyberattaque menée en 2010 contre la centrale de Bouchehr, en Iran, via le ver informatique Stuxnet, ou le piratage de Sony Pictures par la Corée du Nord en 2014, pour provoquer une vraie prise de conscience. La stratégie d’influence mise en place par l’organisation Etat islamique après l’instauration du califat à Rakka, en 2014, a fini de démontrer l’importance d’Internet dans le domaine militaire.
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