Des scientifiques dévoilent un robot-poisson capable d’avaler les microplastiques pour nettoyer les eaux polluées. Ce minuscule robot peut également se réparer seul lorsqu’il est endommagé.
Conscient du fléau que représentent les microplastiques dans les mers, les océans et les cours d’eau, des scientifiques chinois ont mis au point un petit robot-poisson capable de nager et de s’accrocher aux particules polluantes qu’ils rencontrent.
Des mini-robots pour nettoyer les océans des microplastiques
Les microplastiques sont d’infimes particules qui se détachent d’objets en plastiques plus grands. Ce sont souvent des objets du quotidien que l’on retrouve sous forme de déchets dans nos océans : bouteilles d’eau, pneus, vêtements synthétiques, etc. Ils représentent un problème environnemental majeur dans ma mesure où il est très difficile de les ramasser. On ne retrouve pas les microplastiques uniquement dans les océans. En effet, des traces sont également présentes dans nos aliments et dans l’eau potable.
Cette invention, attribuée à une équipe de chercheurs à l’Institut de recherche sur les polymères de l’université chinoise du Sichuan, est une première. En plus de pouvoir récupérer les microplastiques, ce minuscule poisson-robot peut se tordre s’il est malmené dans l’exercice de ses fonctions.
Le robot, créé à partir de matériaux inspirés d’éléments que l’on retrouve dans la mer comme la nacre des palourdes, ne mesure que 1,3 cm de long, mais peut se déplacer à presque 3 cm par seconde. Comme vous pouvez le voir dans la vidéo, il est entièrement noir et se déplace grâce à une stimulation lumineuse émise par un laser au niveau de sa queue.
En avançant, il absorbe les morceaux de microplastiques qui flottent à proximité. En effet, les métaux lourds, antibiotiques et autres colorants organiques contenus dans les microplastiques ont des liaisons chimiques et des interactions électrostatiques fortes avec les matériaux qui composent le poisson. Ainsi, ils s’accrochent à la surface du poisson et peuvent ensuite être retirés de l’eau. Les chercheurs peuvent ensuite analyser plus en détail la composition et la toxicité des microplastiques.
Un poisson-robot auto-cicatrisant
Yuyan Wang, qui a travaillé sur le projet, est spécialisé dans le développement de matériaux auto-cicatrisants. Ainsi, le poisson-robot a été développé pour avoir des capacités de générations. Même s’il subit des dommages ou des coupures, il est capable de retrouver 89 % de sa compétence d’absorption des déchets. Une capacité de régénération similaire à celle de cette peau destinée aux robots humanoïdes.
Pour autant, ce poisson-robot n’est qu’une première étape. Aujourd’hui, il est uniquement conçu pour fonctionner à la surface de l’eau. Les chercheurs se pencheront bientôt sur l’élaboration d’un robot conçu spécifiquement pour aller plus profondément sous l’eau. Yuyan Wang et son équipe ne comptent pas arrêter leurs recherches en si bon chemin et voient beaucoup de potentiel dans ce type de dispositifs :
« Je pense que les nanotechnologies sont très prometteuses pour l’adsorption des traces, la collecte et la détection des polluants, ce qui améliore l’efficacité des interventions tout en réduisant les coûts d’exploitation. »
Source :
Reuters