« Cette exubérance des marchés, qui place désormais Nvidia devant Microsoft, tient en trois mots : intelligence artificielle générative »

« Cette exubérance des marchés, qui place désormais Nvidia devant Microsoft, tient en trois mots : intelligence artificielle générative »


C’était en 1999 et seuls quelques « accros » de la Bourse s’en souviennent. L’américain Intel régnait sur le secteur des semi-conducteurs, et un petit fabricant de puces, Nvidia, s’introduisait au Nasdaq, la Bourse new-yorkaise des nouvelles technologies. Trois ans plus tard, il entrait dans le S&P 500, l’indice des plus grosses entreprises cotées aux Etats-Unis.

Le géant de Santa Clara (Californie) a décroché, mardi 18 juin, un nouveau record après avoir affiché un rendement stratosphérique de + 591 078 % depuis son introduction en Bourse : il est devenu la première société mondiale avec une capitalisation de 3 335 milliards de dollars (3 106 milliards d’euros), dont plus de 2 000 milliards de dollars acquis en un an !

Cette exubérance des marchés, qui place désormais Nvidia devant Microsoft, tient en trois mots : intelligence artificielle (IA) générative. Elle consomme, en effet, d’énormes quantités de microprocesseurs toujours plus performants. Depuis le lancement du robot conversationnel ChatGPT par Open AI, en novembre 2022, la valeur de Nvidia a été multipliée par huit. Avec des sociétés comme Intel, Qualcomm, Arm ou Micron, l’industrie des semi-conducteurs est devenue le premier secteur du S&P 500, constatent les analystes.

Une longueur d’avance technologique

Patron fondateur de Nvidia en 1993, Jensen Huang a parié très tôt sur les puces graphiques (GPU) et l’« informatique accélérée » dotée d’une grande puissance de calcul. Elles ont d’abord fait fureur dans les consoles de jeux vidéo, où les gamers découvraient à chaque version une meilleure image. Puis la société a pris d’énormes parts de marché dans l’informatique en nuage (cloud) en équipant les centres de traitement de données (data centers) d’Amazon, de Google et de Microsoft. Avec la volonté d’avoir toujours une longueur d’avance technologique : mi-mars, elle a dévoilé une puce graphique baptisée « Blackwell » et présentée comme « la plus puissante du monde ».

Le succès boursier n’est que le reflet des résultats de l’entreprise. Son bénéfice a atteint 15 milliards de dollars au premier trimestre ; M. Huang a promis que la tendance se poursuivra en 2024 et sans doute au-delà. L’histoire n’est évidemment pas écrite et celle de Nvidia a connu des hauts et des bas.

Lire le décryptage | Article réservé à nos abonnés La carte mondiale des semi-conducteurs redessinée en 2024

Reste qu’il détient plus de 80 % du marché des puces pour l’IA. Son talon d’Achille se trouve dans le pays de fabrication d’une partie de ses puces : Taïwan. Même si son sous-traitant – le géant TSMC – délocalise des usines, notamment aux Etats-Unis, il conserve jalousement sur place la production de ses puces dernier cri. Tant que la République populaire de Chine n’a pas envahi l’île nationaliste



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