Pour circuler sur la route en toute sécurité, il n’y a pas de secret, il faut anticiper et avoir les yeux partout. Malheureusement, même avec toute la vigilance du monde, un accident peut toujours arriver. Que vous en soyez tenu pour responsable ou non, vous n’avez, lorsque cela vous arrive, que votre mémoire pour tenter de comprendre le déroulé des événements. En cas de choc, il y a fort à parier que vous n’ayez plus, sur le moment, tous vos moyens, notamment si vous devez remplir un constat d’accident.
Pour que ce genre de mésaventure se termine le mieux possible, vous pouvez parfois compter sur des témoins qui vous apporteront leur soutien, et pourront vous aider à recontextualiser la situation. Ce n’est malheureusement pas toujours le cas. Aussi, pour mettre toutes les chances de votre côté, il est tout à fait possible d’installer une caméra embarquée dans votre véhicule. Cette pratique, largement répandue dans d’autres pays, particulièrement en Asie et en Russie, reste encore marginale sous nos latitudes. Et bien que celles-ci aient connu un succès grandissant au cours des dernières années, encore assez peu d’assureurs semblent les prendre en compte pour le calcul des primes d’assurance.
Pourquoi équiper son véhicule d’une dashcam ?
Avoir à disposition un troisième œil qui pourra vous rafraîchir la mémoire en cas d’accident, d’agression ou tout autre incident au cours d’un trajet pourra, dans bien des cas vous tirer d’un mauvais pas. Car ces petites caméras embarquées, généralement installées sur le tableau de bord ou directement fixées sur le pare-brise au niveau du rétroviseur central, enregistrent en continu tous vos trajets.
Les vidéos captées, d’une, deux ou trois minutes chacune, sont sauvegardées à la volée dans une petite carte mémoire. Lorsque la mémoire est pleine, la caméra continue d’enregistrer des vidéos par-dessus les anciennes, et ainsi de suite. Plus la carte mémoire insérée dans l’appareil est volumineuse, plus l’historique d’enregistrement de vos trajets sera important. Vous aurez généralement suffisamment de temps pour exporter les vidéos d’un incident avant que la caméra inscrive de nouvelles vidéos à la place.
Par ailleurs, la plupart des caméras embarquées sont équipées de nos jours d’un gyroscope capable de détecter les éventuels chocs. Lorsque c’est le cas, les vidéos captées sont automatiquement sauvegardées au sein d’un répertoire sécurisé sur la carte mémoire, pour éviter toute suppression accidentelle.
L’intérêt d’installer une caméra embarquée dans votre véhicule, vous l’aurez compris, est de pouvoir établir facilement la responsabilité de chacun dans le cadre d’un accident de la circulation. L’auteur de ces lignes en sait quelque chose : après un accrochage sur un parking, un conducteur indélicat qui me rejetait la faute a finalement accepté de faire un constat.
Les caméras embarquées permettent aussi parfois de capter des situations inattendues qui, si elles avaient causé un accident, auraient permis d’identifier sans peine les responsabilités de chacun.
Quid de la légalité des dashcams en France ?
Qu’en est-il par de la légalité d’un tel dispositif dans un véhicule ? Bien que la loi manque de clarté à ce sujet, l’installation et l’utilisation d’une dashcam dans votre voiture est tout à fait légale en France, et dans la plupart des pays de l’Union Européenne. Aucune loi n’interdit en effet leur utilisation. Attention toutefois, il conviendra de veiller à installer l’appareil de façon à ce qu’il n’empiète en rien sur votre visibilité de la route.
Si l’utilisation des caméras embarquées est tout à fait légale dans l’Hexagone, l’exploitation des vidéos qu’elles capturent est en revanche soumise à la réglementation. Vous n’avez en effet pas le droit de diffuser des images sur lesquelles des personnes sont identifiables, et / ou sur lesquelles des données personnelles apparaissent, et cela pour des raisons de respect de la vie privée. Si l’envie vous prend donc de diffuser un trajet enregistré par votre dashcam sur les réseaux sociaux, vous devrez impérativement veiller à flouter les visages des personnes qui y figurent, ainsi que les différentes plaques d’immatriculation.
Enfin, l’autre question qui se pose concerne la valeur juridique des images captées par votre dashcam. S’il vous arrive un accident dont vous n’êtes pas responsable, vous pourrez, en principe, tout à fait transmettre la vidéo à votre assureur pour lui prouver votre non-responsabilité, notamment en cas de litige avec la partie adverse. Dans le cadre d’un accident plus grave, les images captées par votre dashcam pourront aussi être présentées à la justice. Mais seul le juge sera en mesure d’apprécier si elles sont recevables ou non. À titre d’exemple, en février 2023, lorsque le comédien Pierre Palmade a causé un dramatique accident de la route, la dashcam d’un couple d’automobilistes présents sur les lieux de l’accident a permis d’identifier les deux autres passagers présents qui avaient pris la fuite.
À lire aussi : La boîte noire est désormais obligatoire dans les voitures : qu’enregistrera-t-elle vraiment et qui aura accès à ses données ?
Quels sont les critères à prendre en compte avant d’acheter une dashcam ?
Avant de vous lancer dans l’achat d’une dashcam, il convient de bien réfléchir à vos besoins. Car toutes les Dashcam ne pourront pas toujours être installées de façon optimale dans tous les véhicules. Vous trouverez dans les lignes qui suivent, les points les plus importants à prendre en compte avant de jeter votre dévolu sur un modèle.
1. Le format
C’est le premier élément d’importance sur lequel réfléchir. C’est d’ailleurs lui qui définit généralement le design de la caméra : en bloc, indépendant, à fixer sur un support à ventouse, de forme cylindrique plus ou moins longue, avec ou sans écran. Ce critère est sans doute l’un des plus importants, notamment parce que de la forme de votre rétroviseur dépendra surement le form factor de votre dashcam. Car c’est habituellement au centre du pare-brise, à hauteur du rétroviseur, que le champ de vision sera le plus pertinent.
Que vous placiez la dashcam en dessous, ou sur le côté de votre rétroviseur, vous devrez impérativement prendre en compte le profil d’installation de celle-ci pour éviter qu’elle soit trop encombrante ou trop visible de l’extérieur.
Si votre véhicule embarque de l’électronique au niveau du rétroviseur central (capteur de phares, capteur de franchissement de ligne, capteur de pluie, etc), il est peut-être préférable de considérer l’achat d’un modèle compact qui saura se faire discret. Avant de faire votre choix, il faudra bien penser en amont le positionnement de la dashcam par rapport au rétroviseur. Pour cela, vous devrez également prendre en considération le type de fixation utilisé.
2. Le type de fixation
Fixer une dashcam sur le pare-brise peut se faire de plusieurs manières. Il existe par exemple des dashcams utilisant un système de ventouse, qu’il est possible de repositionner à loisir et qu’il est donc possible de démonter facilement en cas de besoin. Le seul inconvénient de ce système est qu’il peut s’avérer plus sensibles aux vibrations.
D’autres modèles proposent en revanche un système de fixation où la caméra est fixée sur une base qui elle est collée et reste fixe sur le pare-brise. Néanmoins, dans la majorité des cas, les fabricants fournissent un autocollant électrostatique transparent à coller sur le pare-brise et sur lequel la base de la dashcam sera collée. Un système qui facilite le retrait de la base de la caméra, et permet de ne laisser aucune trace.
3. Le nombre de caméras
Dans la majorité des cas, filmer le trajet à l’avant de la voiture suffira largement pour identifier la responsabilité d’un tiers en cas d’accident. Mais opter pour un modèle pouvant accueillir un module caméra pour filmer la route à l’arrière du véhicule pourrait s’avérer très utile. En ajoutant un angle de vue supplémentaire, vous serez en mesure d’apporter plus de contexte qu’avec une vidéo ne filmant qu’à l’avant. Cela vous permettra, par exemple, de voir si un comportement dangereux a été adopté par un tiers (forte vitesse, non-respect des distances de sécurité, utilisation d’un téléphone au volant, etc.) avant qu’un accident ne survienne.
Par ailleurs, si vous êtes un professionnel de la route et que vous transportez du public, il est peut-être judicieux d’envisager l’acquisition d’une dashcam à l’avant équipée de deux modules caméras. Le module principal filmera ainsi la route, tandis que le module secondaire se chargera d’immortaliser ce qui se déroule dans l’habitacle. En se sachant filmés, les âmes mal intentionnées y réfléchiront sûrement à deux fois avant d’adopter un comportement répréhensible.
4. La définition de la vidéo
La plupart des caméras embarquées vendues actuellement enregistrent au moins en Full HD 1080p pour les modèles les plus abordables. C’est en effet le minimum à prévoir pour que les plaques d’immatriculations soient lisibles. Malheureusement, la lisibilité est souvent dégradée si le véhicule qui vous précède prend de la distance, et circule à bonne vitesse. Gardez en tête que plus la définition sera élevée, plus la lisibilité sera satisfaisante. Optez, autant que possible, pour un modèle offrant une définition élevée. Préférez un modèle offrant au moins 2K, et idéalement 4K si votre budget le permet pour la caméra à l’avant. Si vous comptez acquérir un modèle intégrant deux caméras, le module arrière est généralement plafonné à une définition en 1080p.
Si la plupart des modèles enregistrent des vidéos à 30fps, certaines caméras, habituellement les modèles haut de gamme, sont capables de capter des images à 60 fps. Les fichiers des vidéos seront alors beaucoup plus lourds, mais la fluidité de l’image n’en sera que meilleure.
5. L’angle de vision
Voici un autre élément d’importance à prendre en compte : l’angle de vision. Évidemment, plus celui-ci est élevé, plus l’image captée par la caméra sera large. Si les modèles bas de gamme embarquent des lentilles permettant d’enregistrer des vidéos avec un angle de vision de 140°, la norme actuelle tourne plutôt autour de 170° pour les caméras placées à l’avant. Pour ce qui est des caméras filmant à l’arrière du véhicule, l’angle de vision est généralement moins élevé que sur les caméras placées à l’avant du véhicule, et tourne souvent autour de 150°.
6. La connectivité GPS
Toutes les dashcams ne sont pas nécessairement équipées d’un GPS. Qu’il soit intégré dans la caméra, ou sous la forme d’un module externe connecté à celle-ci, le GPS vous permettra d’ajouter des informations supplémentaires à vos vidéos. Si cela peut sembler relever du gadget, il vous permettra non seulement de géolocaliser vos prises de vue, mais surtout d’intégrer la vitesse de déplacement de votre véhicule à vos vidéos. Un élément d’information supplémentaire d’importance puisqu’il permettra d’ajouter du contexte à vos images.
Dans le cas d’un accident, que vous auriez capté, il sera assez facile de prouver par exemple que les véhicules en cause roulaient à une vitesse excessive. Par ailleurs, vous vous faites prendre aux jumelles par la maréchaussée en excès de vitesse, vous aurez tout le loisir de vérifier vous-même si vous respectiez ou non les limitations. Car ne l’oubliez pas, l’utilisation d’une caméra embarquée peut aussi bien servir votre cause que la desservir.
7. Type de connecteur de charge
Cela peut sembler anecdotique, mais choisir un modèle de caméra en fonction de son connecteur de charge pourra vous éviter bien des problèmes. Préférez, autant que possible, des modèles utilisant de l’USB-C plutôt que du MicroUSB ou des connecteurs propriétaires pour l’alimentation. Pourquoi ? Tout simplement parce que si le câble d’alimentation venait à être défaillant, il sera bien plus facile de le remplacer d’ici à quelques années avec un câble USB-C standard, plutôt qu’avec un câble doté d’un sombre connecteur propriétaire. Même combat en ce qui concerne la prise allume-cigare. Préférez les dashcams proposant un connecteur allume-cigare indépendant du câble de charge, proposant, par exemple, deux connecteurs USB, qui vous permettront d’alimenter à la fois votre caméra embarquée et un autre appareil, comme votre smartphone.
8. À batterie, super condensateur, ou sur la boîte à fusible ?
Parmi les modèles de caméra embarqués les plus vendus, la majorité propose un mode parking. Grâce à lui, votre caméra embarquée est en mesure de détecter les mouvements autour de votre véhicule, ainsi que les chocs que pourrait subir ce dernier, et d’enregistrer une vidéo à la volée, même pendant votre absence.
Pour fonctionner, ce mode parking nécessite toutefois que votre caméra soit alimentée lorsque le contact est éteint. Il existe alors trois possibilités pour que votre dashcam reste en veille durant votre absence : la batterie, le super condensateur, ou le branchement direct sur la boîte à fusible. C’est trois options ont autant d’avantages que d’inconvénients.
La première, qui est la plus répandue, permet, en théorie, de garder votre caméra embarquée aux aguets durant 24h. Dans les faits, c’est souvent bien moins, et cela diminue avec le temps et l’usure de la batterie. Il faut dire que celle-ci, compte tenu de l’appareil et du lieu dans lequel il est utilisé, est soumise à rude épreuve. Du froid glacial de l’hiver aux chaleurs caniculaires de l’été, les petites batteries présentes dans les dashcams (souvent autours de 500 mAh) ont vite fait de capituler. Mais le plus à craindre est sans doute le risque d’explosion, notamment avec les fortes chaleurs.
Pour éviter les risques liés à la chaleur, certaines dashcams, généralement haut de gamme, sont dotées d’un super condensateur. Avec une durée de vie bien supérieure à celle des batteries Li-ion, les super condensateurs ont l’avantage de ne pas craindre la chaleur. Malheureusement, l’énergie qu’ils fournissent suffit tout juste à ce que l’enregistrement de la dernière vidéo se fasse correctement en cas de coupure d’alimentation. N’espérez donc pas pouvoir utiliser de mode parking avec. Votre caméra s’allumera lorsque vous mettrez le contact, et s’éteindra sitôt que vous le coupez. Si vous souhaitez profiter du mode parking, il vous faudra impérativement connecter la caméra à une source continue, directement sur la batterie du véhicule.
Ce qui nous conduit vers la troisième option : le branchement en direct sur la boîte à fusibles (on parle généralement de hardwire kit). Généralement proposé en option, il s’agit d’un câble d’alimentation que vous devrez venir connecter en direct dans la boîte à fusibles de votre véhicule, afin de pouvoir accéder au courant fourni par la batterie de celle-ci, même lorsque le contact éteint. Si ce système est plus contraignant à l’installation, vous n’aurez en revanche plus de problème pour faire fonctionner le mode parking. Attention cependant à ce que celui-ci ne se déclenche pas trop souvent, notamment si vous ne prenez pas votre voiture tous les jours, au risque d’épuiser la batterie de cette dernière.
9. Quelles options pour le transfert des fichiers ?
S’il est généralement possible d’ôter la carte mémoire de la dashcam et de l’insérer dans un PC pour consulter les vidéos, la majorité des modèles actuels disposent d’une connexion Wi-Fi et d’une application mobile dédiée. Vous pourrez alors connecter facilement votre smartphone à votre dashcam pour visionner les vidéos, et rapatrier celles dont vous avez besoin sur votre mobile.
Attention, là encore, toutes les applications ne se valent pas et certains fabricants semblent avoir un peu de mal à suivre les mises à jour. N’hésitez pas, dans ce cas, à consulter les avis de ses applications sur l’App Store ou le Google Play Store.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.
Par : Opera