Comment la nouvelle Commission européenne va gérer l’après Thierr …

Comment la nouvelle Commission européenne va gérer l’après Thierr ...


Le ton est à l’apaisement. Dans une interview accordée au Financial Times, Henna Virkkunen, nouvelle commissaire européenne au numérique, n’entend pas aller au conflit avec Elon Musk. Une rupture avec son prédécesseur. On se souvient de la récente passe d’armes entre Thierry Breton et le désormais meilleur ami du président élu Donald Trump.

Au moins d’août, l’homme politique avait rappelé au puissant patron du réseau social X ses obligations de modération conformément à la législation européenne sur les services numériques, le Digital Services Act (DSA). Elon Musk avait répliqué par un tweet aussi grossier que brutal.

Puis, le multimilliardaire américain avait ironiquement souhaité « Bon voyage » à Thierry Breton suite à sa démission forcée.

TikTok suspecté d’avoir joué un rôle dans une ingérence dans les élections roumaines

Sa remplaçante n’entend pas monter ainsi au combat et pointer du doigt une entreprise de la tech plutôt qu’une autre. « Les  plateformes en ligne seront traitées sur un pied d’égalité parce que tout le monde doit suivre nos règles », a estimé la commissaire finlandaise, qui a pris ses fonctions le 1er décembre.

Il y a un an, la Commission européenne a lancé une procédure contre X pour diffusion de contenus illicites, le manque de mesures prises pour lutter contre les « fake news » ou le détournement trompeur autour du badge bleu, désormais payant et qui autrefois authentifiait une source d’information fiable.

Henna Virkkunen a rappelé que X n’était pas la seule plateforme dans le viseur de Bruxelles. La Commission a récemment demandé des informations à TikTok, suspectée d’avoir joué un rôle dans une possible ingérence russe dans les élections roumaines.

En route vers le Digital Networks Act

Le périmètre de Henna Virkkunen ne se limite pas aux médias sociaux. La vice-présidente exécutive de la Commission européenne est en charge d’un large portefeuille comprenant la souveraineté technologique, la sécurité et la démocratie, le numérique et les technologies de pointe.

Lors de son audition, la femme politique a déclaré, de manière convenue, qu’« elle s’efforcerait de renforcer l’indépendance numérique de l’UE, de rendre les infrastructures numériques critiques plus sûres et d’accroître la compétitivité. »

En ce qui concerne le secteur des télécoms, Henna Virkkunen présentera, en 2025, le futur règlement sur les infrastructures numériques. Initié par Thierry Breton, le Digital Networks Act (DNA) doit servir de cadre au déploiement de réseaux à très haute capacité et à la 6G.

Un futur règlement sur le quantique ?

Reprenant la position de Thierry Breton, la finlandaise a souhaité que les opérateurs télécoms réduisent leur dépendance à l’égard de fournisseurs à haut risque comme les équipementiers chinois Huawei et ZTE, selon le site Euractiv.

Au cours de son audition, Henna Virkkunen a également suggéré la mise en place d’un « Quantum Act » pour favoriser l’émergence d’une filière européenne dans le domaine du quantique.

En ce qui concerne l’intelligence artificielle, elle mise sur les « usines d’IA ». Présentées en janvier, elles doivent fournir aux startups et aux PME innovantes européennes la capacité de calcul nécessaire à leur développement.

Pour une consolidation du marché des télécoms

Enfin, Henna Virkkunen a enfourché les thèmes classiques de la « simplification » administrative et de la « réduction de la bureaucratie ». Un leitmotiv repris par Stéphane Séjourné. Commissaire en charge, entre autres, de l’industrie, des PME, du marché unique, le Français entend, dans une interview aux Echos, lancer « un choc de simplification de la réglementation européenne »

Interrogé sur le rapport sur la compétitivité de l’UE de Mario Draghi, ce proche d’Emmanuel Macron reprend les propositions de l’ancien président de la BCE. Il appelle la Commission à créer « les conditions favorables » à la concentration du secteur.

« La configuration actuelle en Europe, avec 140 opérateurs sur 27 marchés distincts, n’est bonne ni pour les consommateurs ni pour favoriser les investissements nécessaires dans les réseaux, estime Stéphane Séjourné. A terme, il faudrait revenir à une vingtaine ou une trentaine d’opérateurs aux reins suffisamment solides. »

Là encore, le nouveau commissaire marche dans les pas de Thierry Breton qui appelait de ses vœux l’émergence d’opérateurs paneuropéens en levant « les obstacles à la consolidation transfrontalière ». Jusqu’alors, la Commission n’a pas vraiment favorisé le passage de quatre à trois acteurs sur les grands marchés européens comme la France.

Crédit photo : Parlement européen



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